Souvent moins appréciée que ses consœurs des autres pays européens associés dans la réalisation Netflix de "Criminal", la version espagnole des confrontations en salle d'interrogatoires entre policiers et suspects ne manque pourtant pas d'atouts, et tout d'abord la qualité de son interprétation générale, et la dynamique des dialogues. Logiquement, comme on est en Espagne, nos policiers prennent beaucoup plus de liberté que leurs confrères avec les règles ; on peut clairement être "choqués" par les menaces sur le chien de la suspecte dans le premier épisode, ou, pire encore, ou par le chantage exercé sur le criminel dans le troisième pour qu'il choisisse lui-même son motif de condamnation, une fois validé par sa hiérarchie le faux-témoignage d'un policier... Mais ce... réalisme dans la description des méthodes peu orthodoxes et moralement douteuses de la police a au moins le mérite de sortir la série d'une certaine routine de thriller psychologique qui est le point noir de "Criminal" (tout au moins quand on a déjà regardé toutes les autres versions....).

L'épisode le plus faible des trois est le dernier, malgré la prestation hilarante d'Eduard Fernández en "catalan / arabe", sans doute parce que les libertés que prend l'histoire sur la fin avec la crédibilité juridique rend la situation peu crédible. Par contre, le meilleur est le second épisode, littéralement bouleversant - en particulier grâce à l'interprétation terrible d'Inma Cuesta -, dans la manière où il pointe cruellement l'une des pires horreurs de la société espagnole (et pas que...), les violences domestiques et l'inceste.

Bref, comme pour la version allemande, on espère très fort une seconde saison.