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Le journal de Pok
1 septembre 2016

Rock en Seine 2006 - Jour 3 (28/08/2016) : Iggy Pop sur la Grande Scène

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19h45 : Iggy ! Iggy ! … Visiblement la grande attraction du festival car le terrain devant la Grande Scène est archi-comble quand le nouveau groupe de l'Iguane prend place sur une zone très concentrée au milieu de la scène : j'avais entendu parler de "petits jeunes", en fait la moyenne d'âge est plutôt de l'ordre de la quarantaine. J'avais entendu dire aussi qu’ils jouaient "dur", et ça, par contre, c’est bien vrai : on démarre avec une version impeccable de Wanna Be Your Dog, et moi, évidemment, je pars en vrille, vous me connaissez ! J'ai par contre l'impression désagréable que, autour, personne ne connaît les Stooges ! Quelle horreur quand même ! Iggy enchaîne avec The Passenger, puis Lust for Life : ça, ils connaissent les gens ! Du coup je me dis que l'Iguane a la classe folle de brûler d'emblée toutes ses cartouches, et qu'il pourra ensuite piocher ce qui lui chante dans sa longue discographie. Ce qu'il va faire, en nous proposant une set list inédite, variée et diablement excitante : la période Bowie y est prépondérante, culminant avec un rarissime et radical Mass Production, lente psalmodie indus qui interloque quelque peu le public. On peut juger de la classe du groupe, capable d'enchaîner sans baisse de régime ni incohérences la disco froide de Sister Midnight, le rockab hystérique de Wild One et la wahwah stoogienne incandescente de 1969 : ces types assez patibulaires sont des tueurs, qui jouent compact, serré et puissant. Il ne manque à mon bonheur qu'un niveau sonore plus élevé !

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Et Iggy, me demanderez-vous ? Eh bien, je crois que ce set d’une heure dix, interrompu par une courte pause au bout de 50 minutes, est la meilleure performance vocale de l'Iguane que j'aie pu voir de ma vie : le chant était tout simplement magnifique, que cela soit dans les graves (Sister Midnight ou Nightclubbing...), ou dans le registre lave brûlante  (Search and Destroy, terrible, qui semble avoir encore une fois laissé le jeune public de marbre...). Par contre, pour la première fois, on a pu se rendre compte que, physiquement, Iggy n'y arrive plus !  Boitant bas, souffrant visiblement du dos, Iggy tente de tout donner – comme toujours - à son public, mais doit finalement aller demander une chaise pour s'asseoir quelques instants (sur Nightclubbing !) ! A 69 ans, il est sans doute temps pour lui d’admettre qu'il a assez de pur talent pour ne plus autant s'investir physiquement dans ses sets ! Ceci dit, je dois admettre que son torse nu abîmé d'homme vieillissant est quand même un beau bras d'honneur à la dictature de la "beauté" stéréotypée qui règne de nos jours. Oui, Iggy est finalement vieux, mais il n'a jamais été aussi fort qu'aujourd'hui. Le set se termine d'ailleurs sur une excellente version du rare et radical Down on the Street (extrait du brûlant « Fun House »), un signe qui ne trompe pas : rock'n'roll will never die... du moins tant que nous avons encore Iggy ! D'ailleurs Iggy kidnappe littéralement une spectatrice peu vêtue qu'il a repérée lors de l'un de ses nombreux raids au contact de ses fans : ça, c'est rock'n'roll, non ?...

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