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Le journal de Pok
27 octobre 2013

!!! à la Joy Eslava (Madrid) le jeudi 27 octobre

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21h40, après un travail hyper-efficace des roadies qui mettent tout en place en à peine plus d’un quart d’heure, !!! est là devant nous, alors que la salle est maintenant pleine à craquer et que le niveau d’excitation du public est notablement plus élevé que pour un concert... « normal » (le public espagnol, je m’en souviens après un an passé loin d’ici, est, en général, particulièrement calme aux concerts de rock). Première constatation, le groupe est réduit ce soir à son noyau dur, pas de cuivres, une seule batterie, et pas non plus de Shannon Funchness pour compléter le jeu de scène délirant de Nic : conséquence, le son est plus ramassé, plus rock peut-être, un peu moins « puissant » que naguère. Mais Nic, lui n’a pas changé, heureusement ! Dans une tenue assez relachée, avec un short-slip « Some Girls » (les Stones...) assez infâme, avec des godasses infectes, on ne peut pas dire qu’il soit sexy ! Mais bon, qu’il marche ou non aux stupéfiants (la question peut se poser, d’autant qu’il aura besoin de sortir un moment de scène pour récupérer...), Nic reste le showman inouï d’énergie et de générosité qu’il a toujours été. Dès le premier morceau, le voilà avec ses battements d’ailes frénétiques, ses mouvements de bas ventre provocateurs, ses pas de danse improbables, et surtout son contact permanent avec nous, son public, avec lequel il partage clairement chaque instant du set. Dès le second morceau, il est descendu au milieu de la fosse, et danse comme un taré au milieu des spectateurs ahuris, ébahis,... déjà conquis !

Et durant les soixante-quinze minutes qui vont suivre, cet assaut ininterrompu contre le bon goût et en l’honneur de la transe va bien entendu se poursuivre sans relâche. Les morceaux des différents albums s’intégrent sans difficulté dans ce grand maelstrom funky et punky, chacun poussé à son extrême limite par un groupe qui joue efficace et pourtant brillant : chaque intervention de Mario Andreoni à la guitare est étonnante, excitante, stimulante... en pure perte d’ailleurs, tous les regards étant perpétuellement fixés sur Nic en train de délirer devant. A un moment, je me suis demandé si ce n’était pas quelque fois frustrant pour ces musiciens d’évoluer ainsi à l’ombre d’un tel « géant » (en slip...) ?

Je ne connais pas le dernier album du groupe, Thr!!!er, mais cela ne pose aucun problème pour participer de tout coeur à l’allégresse générale. A ma droite, je repère un spectateur qu premier rang aussi qui a l’air encore plus vieux que moi, et qui saute dans tous les sens, lui aussi. Je remarque aussi une fan en chaleur qui n’arrête pas de caresser les jambes blanchâtres de Nic chaque fois qu’il est en face d’elle, et qui essaye par tous les moyens de glisser sa tête le plus haut possible entre ses cuisses : Nic reste cool, et ne témoignera jamais au cours du set du moindre intérêt pour l’apparente nymphomanie de la demoiselle ! Sa virilité n’est pourtant guère protégée par son vieux slibard stonien, et il n’est pas rare au cours de la soirée de pouvoir y jeter un oeil, vu l’intimité des « rapports » de Nic avec le premier rang ! Mais ce qui est bien avec Nic, c’est qu’on a l’impression que tout cela arrive par hasard, qu’il n’y a aucun exhibitionnisme, aucun narcissisme de sa part, juste le souci permanent que tout le monde dans la salle passe une bonne soirée, lui y compris.

Alors on en arrive à la question qui brûle forcément les lèvres de quiconque a déjà assisté à un concert de !!! : est-ce qu’il y a eu « orgasme » ou pas, ce soir ? Est-ce que !!! a réussi encore une fois à transcender l’ambiance de joie générale pour arriver à cette excitation suprême, à ce basculement dans la folie bienheureuse qui fait les grands concerts, et qui plus est les grands groupes ? Eh bien, ça a été un peu juste cette fois, la faute sans doute à cette indolence d’un public espagnol qui a toujours du mal à sortir de sa réserve, chaleureuse, mais distante : je dirais un petit orgasme sur l’excellent One Girl/ One Boy, l’un des titres accrocheurs du dernier album, et un autre petit orgasme pendant le rappel sur le classique Heart Of Hearts, dont tout le monde reprend en choeur le refrain. On était donc loin des vagues suffocantes qu’on avait pu connaître voici quelques années déjà, au Trabendo par exemple...

Ce qui fait que ce concert absolument réussi ne se classera pas au top de ceux de !!!, seulement au top de cette année 2013. Pas si mal quand même, non ? 

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