"Borgen - Saison 3" de Adam Price : le Château de ma mère
Comme bien des séries, "Borgen" n'a pas su s'arrêter à temps et nous laissera donc sur le mauvais souvenir d'une troisième saison des plus médiocres. En décidant de priver leur héroïne du pouvoir et de la ramener dans l'arène politique danoise dans une position de challenger, voire de débutante, ils changent fondamentalement le sujet de la série, la focalisant sur les luttes d'influence et les ambitions personnelles des différents dirigeants des partis, et délaissant les sujets politiques et sociaux qui font quand même l'intérêt de ce genre de série : il ne reste ici qu'un seul épisode de ce type, concernant la répression de la prostitution, et il est, logiquement, le plus intéressant de la saison. Les scénaristes font ainsi l'impasse sur la réflexion économique (trop compliqué pour le téléspectateur ?) en préférant dévier sur le lourd passé communiste du spécialiste du sujet (Lars Mikkelsen, comme toujours, fascinant...). Plus irritant, ils nourrissent le déroulement assez languide, voire somnifère, de leur histoire d'une multitude de gimmicks scénaristiques dignes d'une sitcom standard : menace d'un cancer, infidélité au bureau, romances à deux balles... n'en jetez plus, l'écoeurement guette ! On restera quand même fidèles à Birgitte jusqu'au bout grâce à l'abattage et la séduction imparables de Sidse Babett Knudsen, et malgré l'éviction de Pilou Asbaek, notre chouchou, dont la présence est ici réduite à la portion congrue. Bref, on ne regrettera pas vraiment cette série moyenne, et très surestimée.