Séance de rattrapage : "John Wick 2" de Chad Stahelski
Il est tentant d'aller jeter un oeil à l'intriguante franchise John Wick, notable exception de succès populaire tranchant avec l'obsession contemporaine pour les super héros. L'ineffable Keanu Reeves en tueur à gages mythique, pourquoi pas ? La réalité de "John Wick Chapitre 2" fut, comme trop souvent, une cruelle déception : Stahelski et ses scénaristes fainéants ne font rien de cet univers quasi mythologique de super secte planétaire de criminels, hormis peut-être dans les 10 dernières minutes, les plus intéressantes car elles recherchent enfin ce vertige paranoïaque que le sujet pourrait engendrer. Bref, mis à part le toujours impeccable Ian McShane, certes prévisible mais immanquablement fascinant, il n'y a pas grand chose de digne d'attention sur l'écran pendant 2 heures : une multiplication de scènes de combats répétitives et plates, qui, même si elles sont correctement filmées pour une fois et situées dans des décors visuellement intéressants, manquent à la fois de spectaculaire et d'enjeu : on n'en a très vite absolument rien à faire vu que de toute façon il ne peut rien arriver à John Wick... Car l'histoire (?) qui nous est contée n'a aucune originalité, ni surtout aucune vraisemblance, les déplacements des personnages par exemple semblant totalement incohérents et injustifiés. Sans doute aurait-il fallu un peu plus d'ambition pour amener le film sur un autre territoire - plus conceptuel, plus symbolique peut être ? Il est vrai qu'avec une endive aussi inexpressive de Keanu Reeves - qui ne semble jamais concerné par le film qu'il est en train de tourner - devant la caméra, ce n'était pas non plus facile.