The Kills à Rock en Seine le samedi 26 août
20h05 : Alison et Jamie sont là, et moi, comme la plupart des gens qui m’entourent, je suis venu ici pour eux. Ils sont accompagnés par un batteur et un bassiste / claviériste discrets qui renforcent la musique sans jamais l'alourdir. L'excellente nouvelle, c'est que, malgré un dernier album un peu plus middle of the road, The Kills restent sur scène totalement fidèles à leurs principes de faire une musique raide, incandescente, dure... presque comme au premier jour. Si Alison et Jamie ne se font plus face comme naguère, et jouent maintenant plus conventionnellement chacun face au public, la complicité entre eux reste tangible, les sourires sont toujours là, peut-être plus sincères même... La danse sensuelle des chats sauvages est oubliée, mais le pur esprit rock'n'roll est intact. Il suffit de trois morceaux torrides – y compris Heart of a Dog en intro, pourtant extrait du dernier album, "Ash & Ice", mais transfiguré par l’interprétation au cordeau qui en est faite -, pour que tout soit oublié, la bêtise infinie du monde telle que Jain l'a incarnée pendant une heure. The Kills sont l'antidote à la médiocrité et le rock'n'roll sauve toujours des vies. Comme à l'époque d'Elvis. Ou du Velvet. Le set des Kills ce soir sera presque parfait, juste trop court. Black Balloon permet aux fans derrière moi de faire un lâcher de ballons noirs… sans que quiconque y prête la moindre attention… Il est vrai qu’il y aura quelques morceaux moins intenses au milieu du set, mais Jamie et Alison se reprennent vite, et le final est stratosphérique : Pots and Pans, martelé jusqu'à l'extase, puis Monkey 23, pour notre plus grand bonheur. La nuit est enfin tombée, les lumières sont belles, Alison - en blonde décolorée - superbement féline. Alison chante désormais sans aucune timidité et offre un show parfait, vocalement comme physiquement. Jamie se délecte visiblement de chaque son sorti de sa guitare, il rayonne littéralement de plaisir. A la fin, Alison allume - enfin - sa clope, Jamie fait son dernier riff, elle est à genoux devant lui, la tigresse insoumise, le visage rayonnant. Our life was saved by rock'n'roll. Rock'n'roll. On crie tous. La vie a donc parfois un sens.