Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Le journal de Pok
10 mars 2017

Hamilton Leithauser au Point Ephémère le lundi 6 mars

2017 03 06 Hamilton Leithauser Point Ephémère (16)Il est un peu plus de 21h35 quand Hamilton Leithauser et ses trois musiciens entrent en scène, devant une jolie projection vidéo construite à partir de la belle pochette de “I Had A Dream That You Were Mine”, animée pour la circonstance. Petite déception, je réalise que ce n’est pas l’ami Rostam qui s’installe derrière les claviers ! Ceci explique donc que le billet ne porte que le nom de Hamilton… Je ne sais pas pourquoi j’attendais le duo, je n’avais pas dû bien vérifier sur le Net. Bon, faisons contre mauvaise fortune bon cœur : Hamilton est un homme plutôt imposant, haute silhouette plantée en face de moi… qui me force à me tordre le cou, vu la hauteur bien connue de la scène du Point Ephémère. La manière dont Hamilton nous jette un bonjour, en entrant et en attaquant Sick as a Dog, est assez curieuse : à la fois amicale – à l’américaine – et assez peu empathique, il a l’air de se foutre un peu d’être ici, à Paris, au Point Ephémère, ce soir. Il s’agit peut-être là d’une post-rationalisation de ma part, mais cette sorte de négligence un peu arrogante, dissimulée derrière une familiarité conviviale, donne le ton du set de ce soir.

Il est indéniable que Hamilton et ses musiciens se démènent, interprétant les chansons de l’album avec cette espèce de frénésie, cette tendance à l’emphase, à l’exagération qui fait le sel de cette musique, mais qui peut aussi rebuter, surtout si, de très près (quand on est au premier rang d’un concert, par exemple…), tout cela manque de spontanéité, de sincérité peut-être : la différence avec l’émotion toute simple dégagée quelques minutes plus tôt par Matt Maltese saute aux yeux ! Quand Hamilton attaque le merveilleux A 1000 Times, j’attends la claque, l’extase (cette chanson est quand même LA raison qui me fait être là ce soir)…

Très vite, je me rends compte que rien ne se passe : la chanson est interprétée avec force, oui, la voix si particulière de Hamilton est là (d’ailleurs le son ce soir, comme souvent au Point Ephémère, est particulièrement clair, excellent !), mais rien ne bouge en moi. Je regarde autour de moi, et même si le public applaudit généreusement, je n’ai pas l’impression que quiconque se sente touché par la grâce ! La même déception se répétera plus tard avec le bouleversant – sur l’album ! – In a Blackout, dont les arpèges “à la Cohen” sont bâclés par Hamilton sur sa guitare sèche, et dont la magie sera complètement absente.

J’avoue que je déc2017 03 06 Hamilton Leithauser Point Ephémère (35)roche un peu du concert qui entre alors dans sa phase plus “Rock seventies” – ces fameux échos de Dylan ou de Rod Stewart qu’on retrouve bien -, avec le trio qui essaie de faire encore monter l’intensité, et Hamilton qui continue son cinéma dans son petit monde à lui. On ressent aussi l’absence, dans cette interprétation sage et stéréotypée, du sentiment de chaos que la production de Rostam introduisait sur l’album… La fatigue m’envahit, et c’est presque un soulagement quand le set s’arrête, après un peu moins d’une heure.

Ils reviennent très vite, accompagnée d’une jolie jeune femme, qui pourrait être Angel Deradoorian (comme sur l’album… mais je ne suis pas sûr…), et qui chante avec Hamilton sur 1959, une conclusion agréable à un concert qui se sera avéré tout sauf mémorable.

En y repensant, je dois avouer que j’ai été surtout réfractaire à la personnalité de Hamilton Leithauser, et que, du coup, quelles que soient les qualités de sa musique, il me faut bien admettre qu’il ne s’agit pas d’une artiste “pour moi”.

Alors… Tant pis pour moi, je suppose !

Commentaires
Le journal de Pok
Le journal de Pok
Archives