"Hannibal - Saison 1" de Bryan Fuller : un échec sans appel...
Où allons-nous si la Série TV se met déjà à recycler des personnages et des sujets de cinéma ? Comme le reboot de "Psychose", "Hannibal" inquiète a priori, pur exercice d'exploitation commercial d'un "mythe" forcément vendeur... Et, de fait, Bryan Fuller n'a eu qu'UNE bonne idée, celle de confier le rôle de notre cher psychiatre cannibale à l'excellent Mads Mikkelsen, qui en propose une lecture différente, mais pas moins intéressante que celle d'Anthony Hopkins. Allons jusqu'à admettre que Laurence Fishburne fait bien son boulot dans le rôle ambigu de Jack Crawford, et nous avons fait le tour de ce qu'il y a de bon dans cette série qui se révèle un échec sans appel : la faute en revient à égalité à un casting par trop inégal, la plupart des interprètes s'avérant trop faibles pour leurs personnages et rendant régulièrement risibles des scènes entières (la palme peut être attribuée au très mauvais Hugh Dancy, insupportable dans ce qui s'avère malheureusement le rôle central de cette première saison, celui de Will Graham), et à des scénaristes en roue libre, construisant une histoire, confuse, biscornue et incohérente, ce qui, évidemment, est fatal lorsque l'on veut développer une soi disant machination diabolique. On peut d'ailleurs mettre en doute, au delà de la bêtise du scénario, la simple validité d'une série qui compte nous présenter un psychopathe différent par épisode, et le faire arrêter par le FBI sans coup férir, et plus ou moins sans efforts : l'overdose de psychopathes nous submerge rapidement ! Oh, le téléspectateur se laisse un peu abuser au début par des effets de mise en scène soignés, et par un déluge de scènes gore qui surprennent un peu, mais il se rend vite compte que tout cela n'est que de la poudre aux yeux pour cacher l'inanité d'histoires qui ne tiennent jamais la route. Terminer les 13 épisodes de la saison s'avére donc un calvaire, que l'on égayera en comptant les cerfs (gag récurrent mais humour involontaire) qui apparaissent avec une régularité désarmante. La suite, ce sera sans nous !