"Wallace et Gromit - La Palme de la Vengeance" de Nick Park : plus sage, mais toujours charmant
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Wallace et Gromit nous reviennent (merci Netflix !) après 20 ans de pause (on dit que Nick Park aurait mal vécu les concessions commerciales qu'il avait dû faire sur Le Mystère du Lapin-Garou) La Palme de la Vengeance (traduction décalée mais finalement astucieuse de l'excellent titre anglais, Vengeance Most Fowl), est une nouvelle aventure toujours aussi merveilleusement animée par les équipes d’Aardman. Nos deux héros adorés se retrouvent plongés dans une nouvelle aventure rocambolesque parce que Wallace, emporté par son goût immodéré pour l’innovation, a mis au point des robots / nains de jardin équipés d'intelligence artificielle, destinés à facilité le travail dans son entreprise de service de jardinage. Mais comme souvent, les nobles intentions du bricoleur génial (?) dérapent lorsqu’un mystérieux criminel (enfin, pas si mystérieux que ça, puisqu'il s'agit de l'ennemi habituel, le très méchant manchot Feathers McGraw), détourne l’invention pour servir ses sombres desseins.
Wallace et Gromit - La Palme de la Vengeance aborde donc un thème d’actualité : l’intelligence artificielle et ses implications. Nick Park et son équipe sont trop fûtés pour tomber dans le piège de la caricature facile : plutôt que de diaboliser les robots ou l’IA, le scénario met l’accent sur leur ambivalence. Car ce ne sont pas les machines elles-mêmes qui posent problème, mais ce que les humains en font. Ce qui enrichit une intrigue un peu trop classique dans son développement qui reprend peu ou prou la construction habituelle de tous les Wallace et Gromit, avec la traditionnelle course-poursuite finale. Visuellement, Aardman conservent leur maîtrise inimitable de la technique du stop-motion, et La Palme de la Vengeance regorge des petits détails drolatiques (ah, ce merveilleux humour anglais !) qui font tout le sel de la franchise. Et bien sûr, Gromit brille toujours par son expressivité silencieuse, véritable moteur émotionnel du récit.
Mais malgré ses qualités, ce nouvel opus peine à retrouver l’étincelle des début : l’intrigue manque de la folie pure de Rasé de près ou du Mauvais pantalon, il y a moins de gags mémorables, et les personnages secondaires sont moins engageants ou moins bien utilisés.
Il reste que La Palme de la Vengeance conserve ce charme indéniable propre à l’univers de Wallace et Gromit, et la chaleur de l'animation en "pâte à modeler".
Un retour plus sage, mais toujours charmant.