Séance de rattrapage : "127 heures" de Danny Boyle
Autant il faut reconnaître à Danny Boyle une belle imagination et un enthousiasme contagieux, manifestes lorsqu'il lui a fallu créer la cérémonie d'ouverture des Jeux Olympiques 2012, autant on ne peut nier qu'il s'agit malheureusement de l'un des pires réalisateurs en activité sur la planète : que ses films rencontrent régulièrement le succès est un mystère, tant Boyle fait systématiquement preuve d'un bêtise et d'un mauvais goût décourageants. Lorsqu'il a un bon sujet - voir "Slumdog Millionaire" par exemple - cela peut encore passer, mais ce "127 heures" d'une crétinerie sans équivalent représente à date le nadir de son oeuvre, tant on le sent absolument incapable de faire "du cinéma" de son sujet, certainement le plus éloigné de son euh... "style" qui puisse se concevoir. Comment filmer l'agonie immobile d'un homme emprisonné par la montagne - et par sa propre fatuité - pendant plus de 5 jours ? Voilà un vrai défi, mais ce qui est sûr, c'est qu'il ne faut absolument PAS faire les choix que Danny Boyle fait, plus grotesques les uns que les autres : de l'intro speedée façon clip vidéo années 90 aux rêves psychédéliques sensés nous faire partager les divagations de notre "héros", du filmage "agence de tourisme" des canyons aux citations des publicités Coca-Cola, avec pour finir une scène gore incapable de traduire les réels tourments d'un homme poussé aux extrêmes pour survivre, tout est laid, tout sonne faux. "127 heures" est réellement l'un des pires films qu'il m'ait été donné de voir depuis pas mal d'années, et ce n'est pas l'interprétation très juste de James Franco, un GRAND acteur, qui y change quoi que ce soit.