"Les saules" de Mathilde Beaussault : affreux, sales, méchants et... bretons !
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Le moins qu'on puisse dire, à la lecture des Saules, le premier roman de Mathilde Beaussault, c'est que la jeune écrivaine semble avoir des comptes à régler avec ses origines. Ou peut-être son enfance, si elle s'est déroulée - ce qui semble être le cas - dans la "Bretagne profonde" qui est le cadre de l'histoire qu'elle a inventée (enfin, on souhaite que ce cette histoire ait été inventée, et pas "inspirée de faits réels")...
L'histoire, c'est celle d'une jolie adolescente un peu délurée qu'on retrouve un beau matin étranglée dans la campagne proche d'un village breton profondément divisé (on pourrait dire fracturé, aujourd'hui) entre les paysans "traditionnels" et les riches", souvent venus d'ailleurs, comme c'est d'ailleurs le cas du pharmacien, par ailleurs père de la victime. Une seul personne pourrait aider l'enquête, assez peu convaincue ni convaincante, menée par les flics du coin : une enfant à demi attardée, qui a été témoin du meurtre. Mais personne ne l'écoute, pas même ses parents... A noter que, même sans références précises, Les saules semble être situé à la fin du XXème siècle ou au début du XXIème, mais en tout cas n'est pas "contemporain"...Les saules pourrait avoir comme sous-titre "Affreux, sales, méchants... et bretons", car il n'y a dans le livre de Mathilde Beaussault aucun personnage pour en racheter l'autre (même pas la petite fille "handicapée", c'est dire !. Au fil des pages, s'accumulent les discussions répugnantes, les comportements "limites", dans un mélange de bêtise et de violence qui ne laisse percer aucun rai de lumière. Jusqu'à un final à la foi dramatiquement "simple" (il n'y avait pas ici place pour une "énigme" policière !) et encore plus déprimant que ce qui a précédé.
Ce qui fait que l'on lira ces 270 pages très "chargées", en dépit de leur noirceur excessive et finalement inutile, voire contre-productive, c'est l'écriture de Mathilde, élégante, parfois même inspirée. Cela peut promettre un second roman plus convaincant, maintenant que "l'abcès" a été crevé : souhaitons donc à cette jeune écrivaine talentueuse d'avoir désormais envie de mettre son talent au service de la lumière plutôt que de l'obscurité.