The Rills au Supersonic (Paris) le samedi 19 août
22h30 : le trio de The Rills nous vient de la ville de Lincoln, dans le nord-ouest de l’Angleterre, pas très loin de Sheffied. Une amie nous les a présentés comme l'un des jeunes groupes les plus sympathiques qui aient émergé de l’autre côté du Channel : une bande de trois vrais amis, des gens simples encore émerveillés par l'accueil enthousiaste que reçoit leur musique un peu partout, et qui profitent pleinement de cette bienveillance dont ils bénéficient. Ça sonne presque un niais, dit comme ça, mais, bon sang, c'est exactement ce que l'on a ressenti ce soir dans un Supersonic transformé en un joyeux moshpit pendant les soixante minutes du set, y compris même un « encore » non prévu (World Leader), pour la beauté du geste, alors que l’horaire limite des 23h30 était dépassé. Pour la beauté du geste ? Non, disons plutôt pour le plaisir, pour que ce plaisir dure 5 minutes de plus que prévu, qu'autorisé !
Ce que nous offrent The Rills, c'est une sorte de quintessence du rock anglais éternel : des chansons pop immédiatement reprises en chœur même quand on les entend pour la première fois, jouées avec cette fameuse énergie punk qui reste irremplaçable depuis 1977. Ce qui est pour nous, sans aucune nostalgie surtout, une définition parfaitement acceptable du bonheur en musique. The Rills auraient pu faire partie de la New Wave en 1979, comme de la vague des Kaiser Chiefs et autres Wombats des années 2000. Mais ils ne sont pas déplacés, pas ridicules, en jouant cette musique en 2023 (d'ailleurs la moyenne d'âge dans le moshpit n'était guère supérieure à 20 ans…), car ils ont intégré dans leurs influences des gens comme IDLES ou Fontaines DC…
Mitch Spencer, le chanteur-guitariste rayonne de bonheur (impossible de faire une photo de lui où il ne sourit pas !), Callum à la basse arbore un look « straight » assez décalé, et Mason, l'impressionnant batteur, tient la baraque. Les voix sont belles, le son compact sans que les mélodies ne se noient jamais dans le chaos. The Rills nous offrent une sorte de set punk/pop généreux, parfait, avec des titres comme Spit Me Out, Landslide, The Angler ou Pyro en oriflammes brandis avec fierté.
Pourvu qu'ils ne perdent pas trop vite cette joie de jouer, ou plus fondamentalement cette joie d'exister ! Ne les manquez pas la prochaine fois qu’ils passeront près de chez vous !