"Big Little Lies" de Jean-Marc Vallée et David E. Kelley : Trois Femmes...
"Big Little Lies" est donc une mini-série adaptée d'un livre réputé (que je n'ai pas encore lu...) et qui déroule en 7 courts épisodes de 45 minutes l'histoire de trois femmes confrontées à différents types de violence masculine : de là à qualifier la série de "féministe", il y a un grand pas que nombre de téléspectateurs franchissent allègrement, et ce d'autant que la dernière scène, scène idyllique de réconciliation générale devant l'océan qui a été omniprésent au long d'un récit se déroulant dans une ville côtière de Californie, idéalise un monde débarrassé des hommes. Car "Big Little Lies" a l'intelligence de traiter de trajets individuels forts sans tomber outre mesure dans la généralisation militante, et de ne jamais excuser ni justifier les névroses et les hystéries de ses beaux personnages féminins - tous magnifiquement interprétés, il faut le souligner... L'astuce narrative du récit convergeant vers un double mystère (Qui a été tué ? Par qui ?) qui a tout d'un McGuffin mais réserve une belle tension finale, permet de maintenir une formidable energie tout au long d'une narration qui pourrait sinon paraître un peu répétitive. Jean-Marc Vallée, réalisateur assez controversé, y livre sans doute son plus beau travail : l'hyper-esthétisation qui règne est ici parfaitement justifiée par la description d'un univers bourgeois aussi sophistiqué qu'horriblement mortífère (les commentaires haineux et mesquins des témoins interrogés par la police...), mais c'est surtout le sidérant travail sur le son et la musique qui impressionne. Bref voici encore une remarquable production HBO, qui continue à porter l'étendard d'une forme artistique qui domine désormais son époque... même si l'annonce inattendue d'une seconde saison refroidit quelque peu notre enthousiasme.