Séance de rattrapage : "Triple 9" de John Hillcoat
"Triple 9" est un film qui nous en donne pour notre argent : un beau braquage en intro (qui nous fera citer notre "Michael Mann" habituel, une bonne référence ), une intrigue retorse avec quelques twists comme on les aime désormais, une galerie de gueules qui permet à chaque acteur de venir faire son petit numéro quand c'est à son tour, et surtout une vision très noire de l'Amérique qui conforte les stéréotypes les plus communs, sur les flics ripous, les latinos imbéciles et cruels, et les russes mafieux et implacables... De quoi se divertir "sainement" pendant deux heures. Sauf qu'on sort du dernier Hillcoat - mauvais cinéaste qui loupe systématiquement tout ce qu'il fait mais arrive toujours à tromper une partie de la critique, et des spectateurs - avec une sorte de vague nausée, comme après une injection forcée de trop de junk food. Comme un gros burger bien gras, "Triple 9" faisait saliver à l'avance (cette distribution !), a bien tué notre grosse faim (sang, violence, mecs qui ont des grosses c..., femmes qui en ont encore des plus grosses), mais après, on a l'estomac lourd. Et on a bien senti tous les produits chimiques, les OGM et toute la m... qu'il y a dedans (trop de personnages qui ne servent à rien, une accumulation de clichés vus et revus dans chaque scène, aucune respiration, aucun recul...). Du coup, l'indigestion n'est pas loin.