"Le Hobbit - La Désolation de Smaug" de Peter Jackson : un divertissement sans conséquences...
"La désolation de Smaug" présente indéniablement un net progrès par rapport au premier volet de l'adaptation de Bilbo le Hobbit dans laquelle s'est lancé un Peter Jackson clairement pas remis du succès de son "Seigneur des Anneaux" : le "tout digital", s' il continue à distordre l'image et l'action et à générer cette impossibilité de la croyance que "le Seigneur des Anneaux", avec ses décors "réels" et ses maquillages, avait si bien contourné, est rendu moins criant par des filtres systématiques appliqués à l'image. On sent surtout que Peter Jackson a retrouvé son talent de metteur en scène, capable de donner un véritable souffle aux scènes d'action, d'ailleurs ici bien plus nombreuses. Le film bénéficie de deux "grands" moments, celui, très ludique, de la descente de la rivière dans des barils, et celui - impressionnant, lui, même si sa durée finit par le désamorcer partiellement - de la rencontre entre Bilbo et Smaug : magnifiquement recréé à partir des expressions et de la voix de Cumberbatch, voici une performance comparable à celle de Serkis / Gollum. Pour le reste, on patientera au fil d'épisodes pour le moins discutables : Gandalf face à Sauron - hein ? ; la curieuse histoire d'amour entre une elfe et un nain ; l'interminable passage dans une ville de pêcheurs qui semble plus sortir de "War of Thrones" que de Tolkien... et on se résoudra à admettre que "le Hobbit" ne sera jamais le Seigneur des Anneaux, ne serait-ce que parce qu'on sait que rien ne peut vraiment arriver à ses héros, dont le parcours s'apparente du coup à une sorte de tour de manèges spectaculaires : alors, comme à la fête foraine, autant en profiter comme d'un divertissement pas très intelligent, et surtout totalement "artificiel" et sans conséquences.