Séance de rattrapage : "Hunger Games" de Gary Ross : une bonne surprise...
L'adaptation par Hollywood de blockbusters littéraires pour ados n'a pour l'instant guère donné de grandes choses, entre des "Harry Potter" honnêtes mais irréguliers, et des "Crépuscule" d'une nullité effrayante. Le moins qu'on puisse dire, c'est que je n'attendais rien de particulier de ce "Hunger Games" au thème un peu rebattu, entre "Battle Royale" (la violence sociale et le sacrifice des enfants) et la SF la plus classique (une société décadente et oppressive, façon "Empire Romain", qui survit grâce au travail d'esclaves et à l'utilisation de "jeux" télévisés à vaste audience) : et puis la présence de l'étonnante Jennifer Lawrence m'a donné envie de voir le film... qui s'est finalement avéré une bonne surprise. Non dénué d'ambitions, malgré la nécessité évidente d'édulcorer la violence pour ne pas choquer son public de multiplex, "Hunger Games" propose un certain nombre de scènes de tension et d'émotion réellement réussies - largement grâce à son interprétation - qui rachètent la timidité avec lequel le thème principal (politique, social...) est abordé. On peut certes détester le kitsch repoussant - et finalement bien stéréotypé - de la société des "nantis", ainsi que les clichés de la "rébellion" populaire, mais au final, ce genre de contre-utopie fonctionne parfaitement ici, en respectant les codes du genre tout en en actualisant le contexte. Finalement, le plus frustrant du film, c'est le fait qu'il n'est que le premier d'une future trilogie, et nous laisse donc avec un sentiment d'inachèvement, les nombreux thèmes du sujet méritant clairement un traitement plus approfondi.