Cash Savage and The Last Drinks à Petit Bain (Paris) le vendredi 20 octobre
21h00 : The Last Drinks sont un groupe absolument remarquable tant du point de vue technique qu’énergie dégagée… Et on peut rajouter « enthousiasme » car en les regardant, impossible de ne pas être saisi par la joie de jouer qu’ils dégagent : The Last Drinks, qui jouent à six ce soir et non sept, c’est quelque chose entre le Arcade Fire des débuts et les Bad Seeds de Nick Cave de la période la plus rock du groupe, c’est dire !
Par là-dessus, Cash Savage, même si elle n’est pas « une grande voix » à proprement parler, met une intensité magnifique dans son interprétation de chansons toutes très personnelles, très habitées. Si, au départ, la filiation avec Nick Cave nous semblait une évidence, c’est plus une Patti Smith qui vient à l’esprit comme référence, et ce d’autant que les deux guitares tranchantes qui conduisent le bal peuvent rappeler celles du Patti Smith Group des trois premiers albums. Et, ce qui ne gâchera évidemment rien, le son est absolument parfait ce soir à Petit Bain, même lorsque l’on est placé au premier rang, chaque instrument étant parfaitement audible, même dans les moments les plus puissants.
Par rapport à d’autres sets de Cash Savage, l’accent est plus mis sur l’aspect émotionnel des chansons (neuf sur quatorze morceaux de la setlist sont extraits de So This Is Love, le dernier et excellent album), et les fans de rock dur et intense devront attendre une bonne heure et l’enchaînement des deux brûlots les plus célèbres du groupe, Push et Rat-A-Tat-Tat pour une véritable bonne suée. Mais avant ça, que de moments bouleversants ! Seahorse, interprété en trio, avec le violon de Kat Mear en pole position, reste le sommet, mais les interprétations de Hold On et Every Day Is The Same – chanson terrible sur la dépression, « et pas seulement sur le Covid », nous précise Cash… - seront également inoubliables.
Pas de rappel, car « ils détestent ça », mais on finira avec Fun in the Sun (qu’ils ont failli ne pas pouvoir jouer, du fait de l’approche du couvre-feu), fête extatique, rageuse et paradoxale à propos du dérèglement climatique. Une heure vingt-cinq minutes de belle générosité, de la part d’une artiste et de son groupe qui mettent de plus en plus en avant les chansons réellement superbes de Cash, pas loin désormais d’être une grande songwriter.