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Le journal de Pok
14 novembre 2019

"Homecoming" de Sam Esmail / Micah Bloomberg / Eli Horowitz : A la recherche du temps perdu...

Homecoming S1 affiche

Etonnant combien de gens sont passés à côté de ce "petit projet" du célèbre Sam Esmail pour Amazon Prime : cette adaptation d'un podcast de Bloomberg et Horowitz coche en effet toutes les bonnes cases, de la réalisation inventive à l'interprétation exemplaire, en passant par le scénario malin mais pas trop non plus (pour éviter de tomber dans les travers manipulateurs de "Mr Robot"...)... mais est relativement passée sous les radars en France. Et c'est dommage car "Homecoming" est un superbe exercice de paranoïa, qui arrive régulièrement à créer une sensation de vertige assez rare.

Au-delà d'une structure originale - de courts épisodes de 30 minutes, avec le générique à la fin, en longue conclusion "ouverte" souvent fascinante - Esmail a eu la belle intuition de raffiner le scénario un peu habituel de deux temporalités entre lesquelles le téléspectateur doit essayer, avec le personnage principal - amnésique - de reconstruire ce qui a bien pu se passer, à l'aide de deux formats d'image : ce n'est que près de la fin qu'on saisira la raison de ce qui ne semble au départ qu'une coquetterie ou un repère pour le téléspectateur...

Si d'aucuns ont pu se plaindre de la relative simplicité de "l'énigme" (pas de twist final !), son intérêt réside largement dans le trajet individuel des personnages, soit vers la "révélation" d'une vérité insupportable, soit au contraire vers son oubli, bien plus confortable. Les acteurs sont tous très convaincants, ce qui est évidemment essentiel pour la réussite d'un thriller avant tout "mental", mais la palme revient cette fois à Shea Wigham, émouvant "rouage" rebelle d'une machine administrative déréglée par la corruption. Si Julia Roberts est aussi convaincante qu'à l'habitude, on ne pourra empêcher notre attention se détourner de son jeu pour contempler la débâcle d'une autre chirurgie plastique ratée.

La conclusion de cette petite série originale se déplace élégamment sur les aspects sentimentaux de l'intrigue pour une jolie épilogue douce-amère, mais laisse planer la menace d'une seconde saison, vraiment pas nécessaire...

 

 

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