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Le journal de Pok
14 novembre 2017

Kasabian le samedi 11 novembre au Zénith de Paris

2017 11 11 Kasabian Zénith (8)Il est 21 heures piles quand Kasabian, dans sa configuration “classique” sur scène (les quatre musiciens “officiels” du groupe et leurs trois accompagnateurs habituels) attaquent avec Ill Ray (The King), l’intro puissante du très roboratif dernier album, “For Crying Out Loud”. Deux constatations immédiates, hormis le fait que les musiciens sont cette fois vêtus de blanc – Tom arborant un superbe Smiley déprimé sur le dos de son blouson : le concert va être très traditionnellement rock ce soir, et le son va être fort… ce qui est pour une fois à moitié une bonne nouvelle pour moi, planté devant la sono pour cause d’arrivée tardive. Ça se ressent tout de suite au traitement des morceaux de “48 :13”, parfois méconnaissables une fois dépouillés de leurs oripeaux électroniques : Bumblebeee et Eez-Eh déchaînent quand même les passions, et mon dos est roué de coups par les pogoteurs derrière moi. Mais bon, je ne vais pas me plaindre, même si ce n’est pas du punk, au moins il y a un beau mosh pit qui se déplace au sein de la fosse… Même si ce sont évidemment les incontournables Underdog et Shoot the Runner qui placent définitivement le concert dans l’orbite des grands moments.

Une autre chose importante, très importante même ce soir, c’est le rôle désormais central que joue Sergio Pizzorno, qui semble avoir désormais totalement récupéré d’une période on va dire un peu floue. Il surpasse son copain Tom dans le rôle d’amuseur de la foule, cherchant en permanence le contact et la communication, et jouant et chantant avec un enthousiasme qui fait vraiment plaisir à voir. Finalement, c’est maintenant le père Tom qui semble un peu en mode pilotage automatique, un comble ! You’re in Love with a Psycho est la première faute de goût d’une setlist percutante, mais on leur pardonnera vite avec Wasted, morceau récent et merveille pop qui prouve que Kasabian restent imbattables dès qu’il s’agit de respecter le cahier des charges Beatles-Kinks.

Le son monte encore de manière démesurée, et on atteint le stade où même moi (vous me connaissez, je préférerai mourir plutôt qu’être vu avec des protecteurs d’oreilles…) je dois protéger mes tympans des basses démoniaques que déverse la sono. Il faut bien admettre que c’est maintenant une énorme bouillie sonore qu’on ingurgite, mais on a tous dépassé depuis longtemps le stade de la mélomanie… Même si, je le répète parce que j’en vois dans le fond qui n’ont pas bien écouté : Kasabian dispose maintenant, après 13 ans de carrière, d’un songbook à peu près imbattable, une bonne cinquantaine de chansons merveilleuses, au sein desquelles il devient difficile de piocher pour composer la setlist idéale (où est passée la Fée Verte, bon dieu, où est passée la Fée Verte ?).

2017 11 11 Kasabian Zénith (130)Sergio ne se fatigue pas trop, je remarque, il se repose pour les solos sur Tim Carter, devant moi, guitariste assez éblouissant. Sergio, lui, il préfère s’amuser de ce concert qui a franchi le mur du son et frôle l’exceptionnel. Il fait coucou et remercie sa femme, dans les coulisses, pendant que Tom passe plus de temps à plaisanter avec ses “pals” qu’à exciter le public (qui n’en a pas besoin, d’ailleurs…). Oui, ce concert a quelque chose de différent, on nage dans une sorte de félicité rare, public et musiciens confondus. Bless this Acid House serait un final parfait avant les rappels, confirmant l’excellence des compositions récentes du groupe, et on est dans une sorte de folie festive générale. Mais ce sera bien entendu L.S.F. qui servira d’au revoir… temporaire.

Rappel parfait, et je pèse mes mots. Une intro en duo acoustique (Goodbye Kiss) pour conférer un peu d’exception à ce set qui est en fait le dernier de la tournée européenne, puis… ouaouh… le cadeau qu’ils me font à moi, j’en suis sûr : Comeback Kid, chanson irrésistible, stellaire, du dernier album, avec son riff cuivré. Un futur Fire ? Un crowd pleaser en tous cas ! Vlad the Impaler, c’est du pur plaisir, comme à chaque fois, mais peut-être mieux qu’à chaque fois. Sur la scène, Noel Fielding, comme en 2015 à Rock en Seine, joue le rôle du vampire des Carpathes, et Sergio est extatique. On termine avec l’inévitable Fire, pure joie régressive : Tom ne chante même plus sur le refrain, nous sommes suffisamment nombreux à gueuler à sa place.

Et c’est fini, après une heure cinquante-cinq minutes mémorables. Les musiciens rechignent à quitter la scène, c’est vraiment la fête. La hargne qui m’avait envahie pour Slaves m’a quitté. Je retrouve l’ami Xavier qui était lui aussi au premier rang mais que je n’avais pas réussi à rejoindre, et il est aussi ravi que moi par le beau cadeau que Kasabian nous a offert ce soir. Je suis aphone et sourd, avec des débuts de courbatures qui me feront souffrir demain, je le pressens. Mais, sachez-le, c’est ça, le fuckin’ rock’nroll…

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