Les premières pages de "Rentre chez toi, Ricky", introduisant le héros paradoxal de Gene Kwak, dont c'est le premier roman, se révèlent particulièrement jouissives : drôles, surprenantes, originales, elles donnent la sensation que l'on se rpend en pleine face un nouvel auteur qui va compter. Toutes proportions gardées, elles peuvent rappeler le choc qu'on avait ressenti en lisant pour le remière fois Fante quand nous étions encore adolescents.

Si la suite ne sera pas toujours au même niveau, et si en particulier la dernière aprtie du livre et sa conclusion nous laissent un peu sur notre faim, le livre dans son ensemble est particulièrement réjouissant, rempli d'un humour à la fois loufoque et profondément désespéré, qui aide à supporter cette chronique douloureuse d'une vie qui part littéralement à vaux l'eau, tant le personnage principal semble enchaîner les mauvaise décisions. "Rentre chez toi, Ricky" nous parle du monde d'aujourd'hui, de la célébrité sur YiuTube et les réseaux sociaux et de sa fragilité, de la difficulté de comprendre ses origines, de l'extermination du peuple indien aux USA et de sa difficile survie, de l'amour qui fait mal, de la définition fluctuante de la masculinité, des parents qui ne sont plus des parents, qu'ils soient là ou pas, et... du catch ! Et ce thème du catch, pour périphérique qu'il soit finalement à ce récit de "recherche du père", comme on en narrait tant dans les années 80 et 90, confère au livre une véritable originalité, qui le distingue finalement de la veine de la littérature US contemporaine à laquelle il appartient.

Un auteur à suivre...