Cory Hanson à la Boule Noire (Paris) le mercredi 30 août
21h05 : Ayant repris une apparence plus « normale » après le set de ZZZ Top, Cory Hanson revient sur scène, accompagné de son groupe au complet cette fois : en effet Slowhand comprend une bassiste, qui, logiquement, était « exclue » du show ZZZ Top (enfin, avec une fausse barbe aussi, ça aurait pu le faire…). Le frangin Casey, qu’on a vu et admiré récemment au sein des Meatbodies, a retrouvé sa guitare, un instrument où il excelle…
On attaque la soirée avec Wings qui est aussi le titre d’ouverture de Western Cum, le virulent dernier album de Cory : les deux guitares chantent littéralement, la section rythmique ne fait pas de quartier, et la voix de Cory impeccable. On remarque immédiatement, que sur scène, l’emphase est mise sur les parties instrumentales – les guitares, donc – et que les couplets et refrains chantés passent un peu second plan, mais nous ne nous plaindrons pas : nous sommes venus pour un « festival de guitare »… Et ce d’autant que le son est parfait, clair et fort, permettant aux Gibson LesPaul – équipées, nous expliquent les experts, des célèbres vibratos Bigsby – de faire des merveilles.
On enchaîne avec Persuasion Architecture, très rock sudiste : nous avions évoqué l’influence de Neil Young à l’écoute de l’album, mais sur scène, on serait plutôt du côté des Allman Brothers (les deux guitares qui dialoguent constamment), voire de Derek & The Dominoes (l’incontournable Layla, ce qui peut expliquer le nom de Slowhand, surnom de Clapton, donné au groupe…). Cory nous révèle qu’ils vont jouer l’intégralité du nouvel album – et dans l’ordre s’il vous plait – ce qui permettra à ceux qui ne l’ont pas écouté de le connaître !
Il est inutile de citer ici un par un chacun des titres du formidable Western Cum, qui nous sont offerts dans un déluge quasi ininterrompu de guitare électrique : parlons plutôt de l’humour de Cory qu’on a découvert dans les paroles (souvent provocatrices) de ses chansons, mais qu’il distille à bon escient sur scène, comme lors d’une petite compétition improvisée de virtuosité « guitaristique » avec Casey, ou comme lorsqu’il nous raconte que les ZZZ Top ont déjà quitté la ville pour le prochain concert… Nous regretterons simplement que les lumières ne nous facilitent pas la tâche pour photographier ou filmer un concert qui mériterait pourtant d’être immortalisé !
L’enchaînement du long et dantesque Driving Through Heaven et d’une version explosive de Motion Sickness porte tout ça au rouge, et tout le monde se regarde, ravi et presque incrédule : ça fait tellement longtemps qu’on n’a pas eu droit à un tel déluge de guitare, qui plus est administré, répétons-le, avec simplicité et bonne humeur…
Le rappel consistera en la seule citation de la soirée du précédent album, avec un très beau (et passablement électrifié pour l’occasion) Pale Horse Rider réclamé à cor et à cri par le public, puis – surprise – avec un nouveau morceau particulièrement puissant qu’on a hâte de retrouver sur le prochain album !
A la fin de ces soixante-dix minutes soniques, plusieurs personnes juraient qu’ils venaient d’assister au meilleur concert de 2023 à date… C’est dire l’impact de Cory… à condition d’aimer la guitare électrique, bien entendu !