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Le journal de Pok
25 avril 2022

King Khan & The Shrines à Petit Bain (Paris) le samedi 23 avril

2022 04 23 King Khan Petit Bain (23)

20h50 : Après une intro instrumentale et une harangue théâtrale du guitariste pour nous annoncer le génial King Khan, Arish Ahmad Khan déboule sur scène dans une tenue presque sage pour lui (chemise pailletée et haute couronne de plumes…) pour nous offrir une heure vingt-cinq de musique et de spectacle totalement réjouissants. The Shrines, ce sont un trio guitare-basse-batterie qui sonne très rock, trois musiciens aux cuivres au rôle central dans la musique, puisqu’ils lui ajoutent « l’âme soul » essentielle à sa magie, et un claviériste déchaîné qui fait le show à lui seul : le plongeon dans la foule avec son orgue porté à bout de bras au-dessus de lui, on n’avait jamais vu encore, ni d’ailleurs la reptation finale façon limace sous psychotropes en poussant son clavier devant lui !

Finalement, par rapport à l’énergie et aux trésors de fantaisie déployés par ses musiciens, King Khan paraît presque sobre ce soir, et il se retient même longtemps de faire trop de ses habituelles plaisanteries provocatrices. On aura juste droit à un « sur cette chanson, ceux qui ne savent pas claquer des doigts peuvent juste ouvrir et fermer leur anus ! »… King Khan se concentre sur son chant, ce qui nous rappelle que, à l’exception d’une nouvelle chanson sur laquelle il semble à la peine en cherchant un nouveau registre vocal, il est un formidable soul man. Il s’énerve même quand quelques imbéciles, au milieu du public pourtant chaleureux et fraternel de Petit Bain, balancent des gobelets en plastique sur scène : finalement, au-delà de l’ambiance festive et de l’humour, King Khan & The Shrines sont là pour nous offrir de la bonne, de la vraie musique, et pas seulement un délire garage !

Un petit interlude jazzy pour permettre à King Khan de changer de tenue, et on aborde la seconde partie du concert dans une tonalité différente, beaucoup plus hystérique : comme quoi le fait de glisser son corps voluptueux dans un fourreau noir et sexy (!?) vous change un homme ! On appréciera tous le trou brodé à l’arrière de la combinaison, en forme de symbole de l’infini, permettant de voir les fesses velues de l’artiste. Essayez-le chez vous avec vos amis, succès garanti ! Le concert monte d’un cran, avec plusieurs moments de folie générale, attisée par les musiciens qui viennent en permanence au contact avec le public : sur le formidable I Wanna Be A Girl – pour nous, le meilleur moment de la soirée – on a eu droit à des jeux de cape envoûtants et séducteurs !

2022 04 23 King Khan Petit Bain (28)

King Khan atteint finalement les hauteurs de sa légende avec la chanson Gospel of Being Reborn, sur laquelle il raconte de manière détaillée la manière dont il a cherché la renaissance en entrant tout entier dans le vagin de sa femme (« Heureusement, je n’avais pas de chaussures, nous, Indiens, on enlève toujours nos chaussures pour les moments sacrés ! »), et les problèmes psychanalytiques que cette cérémonie a ensuite posés dans son couple. Mémorable !

Joli rappel de quatre titres (King Khan est maintenant en slip et cape transparente) qui permettra de clore le set sur un très beau morceau soul, superbement chanté.

Une fois encore, Petit Bain a confirmé ce soir qu’il était l’endroit où se perpétuent les légendes, mais où se nouent également les liens d’amitié au sein d’un public amoureux de musique et de fête. Avec des The Wave Chargers mémorables, et un King Khan en pleine maîtrise de son sujet, Petit Bain était l’endroit où il fallait être ce samedi. Cerise sur le gâteau, en ces temps difficiles, King Khan a eu le bon goût (oui, lui !) de reprendre la fameuse phrase des Bérus « la jeunesse emmerde le Front National ! » au milieu de l’une de ses chansons. Tout bien, quoi !

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