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Le journal de Pok
3 mars 2022

IDLES à l'Elysée Montmartre (Paris) le lundi 28 février

2022 02 28 IDLES Elysée Montmartre (11)

Avec 5 minutes d’avance sur l’horaire prévu, c’est donc à 20h55 que IDLES investissent la scène devant un public désormais au complet, et très, très chaud. Au premier rang, à la crash barrier, nous sentons déjà qu’il va nous falloir lutter pour préserver notre espace vital et garder un minimum d’oxygène dans nos poumons compressés. Le service d’ordre se prépare de son côté à une soirée de travail intense : nous sommes à un VRAI concert de « fucking Rock’n’Roll » ! Aucun doute là-dessus.

En sachant que le set débute par l’impressionnant Colossus, comme il y a plus de deux ans de cela, et se terminera une heure trois quart plus tard par un tout aussi « habituel » Rottweiler, on pourrait penser que peu de choses ont changé chez IDLES. Ce serait une erreur, car entre les deux titres emblématiques, c’est un groupe différent, jouant une musique sensiblement différente que nous voyons et écoutons. Un groupe plus mûr, plus professionnel sans doute, avec un son plus carré, plus imposant : plus de matériel sur scène, des lumières plus travaillées, on sent que IDLES parviennent à une sorte de consécration. Quant au contenu de la setlist, 10 des 21 titres joués ce soir sont tirés de Ultra Mono et CRAWLER, les deux derniers albums jamais encore interprétés à Paris, des chansons plus sombres, moins punks, plus complexes, qui impriment au set un rythme moins frénétique… Même si, ne vous inquiétez pas, les occasions de pogoter n’ont pas manqué, avec les classiques que sont Mother (« fucker ! » hurlé en chœur, ça fait du bien…) ou Divide and Conquer, et surtout I’m Scum, plus beau moment de folie furieuse de la soirée.

2022 02 28 IDLES Elysée Montmartre (20)

On n’aura pas pu s’empêcher de remarquer aussi que Joe Talbot était remarquablement calme ce soir, qu’il semblait savourer pleinement, presque avec sérénité, le sentiment du « live », et qu’il était souvent comme dans une position de recul admiratif devant un Mark Bowen, irrésistible en robe blanche, qui assumait quasiment à lui seul la folie du groupe. Il y eu d’ailleurs un très long moment, assez étonnant et clairement pas planifié, où Mark, dressé sur la barrière et soutenu par les videurs et les fans, fit face à l’enthousiasme véhément du public, tandis que Joe contemplait le tout avec un sentiment de bonheur lisible dans les yeux.

Sinon, notons la participation bienvenue de Jenny Beth pour chanter Ne Touche Pas Moi, et, bien entendu, le paroxysme émotionnel inchangé de Danny Nedelko. Ceux qui criaient « Ukraine ! Ukraine ! » ont sans doute été déçus de l’absence de « statement » de IDLES sur la guerre qui fait rage en Europe, mais ce n’est pas réellement surprenant de la part d’un groupe plus engagé socialement que politiquement, en fait.

Bref, on peut toujours regretter les punks furieux d’il y a cinq ans, mais IDLES reste un groupe incroyable. Et hors du commun, grâce à la simplicité, la joie, la pure humanité que dégagent aussi bien leur musique que leurs facéties sur scène.

 

 

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