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Le journal de Pok
13 août 2020

Promenade sur les traces d'un géant, Neil Young : "This Note's For You" (1988)

This_Note's_for_You

Et on arrive en 1988 : les "années Geffen" prennent fin, dans la douleur et la haine, puisqu'un procès honteux oppose Neil Young à sa maison de disques (temporaire), qui lui reproche de n'avoir livré aucune oeuvre "représentative" de son style musical. Instinctivement, on est tous du côté de l'artiste à qui les méchants capitalistes veulent imposer un certain "genre musical", mais il faut également bien connaître que de "Trans" à "Life" - deux albums quand même corrects, voire même plutôt bons -, en passant par le désastreux "Landing on Water", le Loner a joué la carte de la provocation maximale !

Et comme par hasard, de retour chez les amis de Reprise, Neil Young nous livre un "This Note's For You" marquant un net retour à la qualité des compositions. Mais comme il y a toujours un prix à payer quand on a dépassé les bornes comme l'a fait Neil, son public s'est détourné de lui, et n'accordera pas à ce nouvel album l'attention qu'il méritait largement !

Il faut admettre qu'en adoptant cette fois un genre "blues" (façon Blues Brothers), voire jazzy par moments, avec abondance de cuivres qui noient souvent les interventions pourtant brillantes de la guitare électrique, Neil a découragé à l'avance ses fans, qui après une première écoute incrédule, ont voué cet album aux gémonies. Il faut aussi reconnaître que le titre mis en avant, "This Note's for You", s'il est sympathique de par son agressivité vis à vis des sponsors envahissants des tournées musicales ("Ain't singin' for Pepsi / Ain't singin' for Coke / I don't sing for nobody / Makes me look like a joke / This note's for you."), est particulièrement mauvais ! (On ne pourra néanmoins qu'aimer sa vidéo vraiment méchante, initialement bannie par MTV car offensante pour Michael Jackson dont les cheveux s'enflamment - comme ils l'ont fait dans la réalité - sous le sponsoring de Pepsi... avant d'être choisie parmi les meilleures de l'année 88 !)

Et pourtant, sur les 10 titres de l'album, il y a bien 7 qui sont très bons, et qui résistent bien derrière le traitement j'm'enfoutiste et grossier auxquels ils sont soumis. Et parmi ces 7, il y a deux chansons magnifiques, chacune concluant une face : "Twilight" est une superbe ballade à la nostalgie amoureuse très cinématographique, qui fera naître en nous une foule d'images, tandis que le bouleversant "One Thing", constatation peinée de la dégradation d'une relation sentimentale, s'avère même une grande, grande chanson, clôturant l'album dans une inhabituelle - même pour le Loner - tonalité dépressive.

On aimerait donc que ceux qui ont condamné cet album, souvent sans vraiment l'écouter, lui redonnent sa chance. Mais ne le feraient-ils pas qu'ils pourraient toujours tomber amoureux de "Blue Note Café", le splendide live de la tournée qui s'ensuivit avec les Bluenotes.

 

 

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