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Le journal de Pok
10 juin 2020

Revoyons les classiques du cinéma : "Indiana Jones et le Temple Maudit" de Steven Spielberg (1984)

Indiana Jones et le Temple Maudit

Presque 40 ans se sont écoulés depuis la sortie en salle de "Indiana Jones et le Temple Maudit", qui nous avait alors un peu déçus, parce qu'il ressemblait plus à un train fantôme emballé (soit un mécanisme d'excitation littéralement représenté dans la dernière partie du film) qu'à du cinéma "classique" : en 1984, nous n'avions pas encore été formatés par la machine décérébrante du cinéma hollywoodien pour adolescents !

Paradoxalement, ce second épisode de la saga a plutôt mieux vieilli que son (beaucoup) plus "respectable" prédécesseur... Sans doute parce que ses côtés excessivement "gore" et ses excès totalement régressifs dans un registre répugnant s'avèrent assez ludiques, et tranchent de manière brutale avec la tonalité dure et sombre d'un scénario qui traite de fanatisme religieux, de sacrifices humains et d'exploitation des enfants.

On aime aussi ce "Temple Maudit" parce que Spielberg, sans doute moins préoccupé par l'efficacité de sa formule que dans "les Aventuriers de l'Arche Perdue", se laisse aller à de petits hommages à l'âge d'or du Musical (la très belle introduction) et surtout à la screwball comédie hawksienne : la scène de la séduction et de la brouille entre Harrison Ford et Kate Capshaw, dans le palais du maharadja, a une grâce et une fantaisie assez uniques dans la filmographie de Spielberg. Et il faut bien admettre que cette complaisance dans l'horreur tempérait agréablement son image de gentil réalisateur idéaliste, chouchou de la famille américaine...

Bien sûr, il faudra lui pardonner une misogynie excessive (on raconte que Spielberg sortait alors passablement furieux d'un divorce difficile) ainsi que des connotations colonialistes, impérialistes, voire franchement racistes désormais bien datées (on se moque des coutumes que l'on ne comprend pas, comme lors des scènes tournant autour de la nourriture répugnante des "sauvages" qui se veulent raffinés ; on confirme le rôle "libérateur" final du colon anglais qui "protège" le peuple indien des excès de ses cruels dirigeants ; l'homme blanc est seul capable d'apporter la liberté aux peuples "primitifs" prisonniers de coutumes ancestrales barbares...) : même si l'on pense évidemment aux "Aventures de Tintin", qui sont ici plus que jamais la référence, ce n'est pas toujours facile...

C'est sans nul doute la réjouissante énergie du film qui emporte finalement nos réticences, ainsi que le charme indiscutable de Harrison Ford, qui, malgré la légèreté croissante de son personnage, arrive à le faire exister avec une belle élégance et beaucoup d'humour.

 

 

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