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Le journal de Pok
15 juin 2019

Fat White Family à l'Elysée Montmartre le jeudi 13 juin

2019 06 13 Fat White Family Elysée Montmartre (12)21h05 : c’est avec une quinzaine de minutes de retard sur l’horaire prévu que le septette originaire de Peckham, un quartier particulièrement agité du Sud-Est londonien, monte sur scène. Les musiciens sont quasi alignés sur scène, avec Lias Saoudi au centre, son frère Nathan aux claviers tout à droite de nous, et Saul Adamczewski, le second chanteur, à la droite de Lias (donc à notre gauche, si vous me suivez…). Fat White Family, c’est une troupe bigarrée, collectionnant les looks improbables, certains d’une maigreur évoquant l’usage abusif de substances illégales… Mais tous les regards sont attirés immédiatement – et resterons fixés pour toute l’heure et dix minutes qui va suivre – sur Lias, hiératique dans son costume, la boule à zéro et le regard perçant, sans qu’aucun sourire ne se dessine sur son visage.

Le set démarre par When I Leave, clairement pas l’un des meilleurs titres de "Serf’s Up!", et pourtant… ! Pourtant… sur scène, cette musique acquiert une puissance incroyable : est-ce l’effet des guitares, beaucoup plus présentes que sur disque, ou bien la voix de Lias, plus autoritaire, plus impérieuse plutôt, ou bien encore la cohésion de ce groupe bizarre, assemblage disparate qui me rappelle – sans que je sache vraiment pourquoi – les Bad Seeds des années les plus vénéneuses de Nick Cave ? En tout cas, il est clair que FWF est capable de transcender en live même les chansons les moins impressionnantes de son répertoire. 

Les deux titres suivants effectuent le traditionnel flashback qui rassurera les spectateurs nostalgiques des débuts plus chaotiques du groupe, mais c’est au quatrième morceau, l’irrésistible Fringe Runner que Lias passe aux choses sérieuses : ayant déjà tombé la veste (la chemise suivra bientôt, et le reste du concert sera assuré torse nu…), Lias descend dans la fosse au contact avec son public déjà passablement déchaîné et orchestre le chaos général. Sur Fringe Runner, les similitudes avec LCD Soundsystem sont frappantes, sauf que James Murphy est sans doute trop intellectuel, trop nourri de références pour parvenir à ce type de musique totalement viscérale, que FWF produit naturellement… A la fin, Lias nous lâchera enfin son premier sourire !

2019 06 13 Fat White Family Elysée Montmartre (28)Billy’s Boyfriend, morceau assez atypique, vient calmer le jeu un instant, mais un instant seulement. Après Hits Hits Hits, c’est l’apothéose de la soirée avec le terrassant Feet, d’une majesté époustouflante, le genre de chansons qui illumine littéralement l’année musicale (un gag néanmoins, au moment de démarrer Feet, on se rend compte que le frangin Nathan a disparu, visiblement sorti de scène d’urgence pour un "natural break" pressant !).

A partir de là, disons que l’Elysée Montmartre aura basculé dans la frénésie. D’ailleurs le service d’ordre, sans doute plus très habitué aux "vrais" concerts de Rock, panique visiblement devant le flot pourtant pas très nourri de slammers. Lias entre régulièrement dans la foule pour exciter ses fans. Quand on en arrive au formidable single - avec ses connotations T-Rex très excitantes -, Tastes Good with the Money, Lias a d’ailleurs été complètement englouti dans la fosse, laissant la scène libre à… l’ami Baxter Dury qui nous fait là une belle apparition surprise !

C’est ensuite le tour de I Believe in Something Better, un titre certes bien troussé mais qui n’attire pas plus que ça l’attention sur l’album, mais devient une claque magistrale sur scène. Le set se termine – quoi, déjà ? – par un dernier coup d’œil dans le rétroviseur avec un Is It Raining in Your Mouth en forme d’apothéose. Et le groupe disparaît dans les coulisses…

Il n’y aura pas de rappel, et la salle mettra longtemps à se vider tant nul n’a envie de mettre déjà fin à la soirée. J’imagine que les fans purs et durs de la première heure vont regretter les sommets d’énergie punk qu’atteignait le groupe sur scène à sa "grande époque", mais il faut admettre que, dans cette nouvelle maturité, ou tout du moins cette apparente stabilité que le groupe semble avoir trouvée après un quasi éclatement, et après un possible sevrage des drogues dures, Fat White Family reste l’un des groupes les plus importants de sa génération.

 

 

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