"Borgen - Saison 2" de Adam Price : la maîtresse du Haut-Château
Nous voilà devant un dilemme au moment d'évaluer la seconde saison de "Borgen" : d'un côté, on est tentés de juger que plusieurs faiblesses de la série ont été corrigées, en particulier parce que certains sujets politiques traités sont plus profonds, plus pertinents (l'engagement en Afghanistan, l'ambigüité entre intérêts économiques et idéalisme humanitaire). D'un autre, la saison souffre d'encore plus d'épisodes ronronnants et consensuels, brossant littéralement le public dans le sens du poil, à la manière des shows télévisés démagogiques du monde entier. Sans réelles aspérités, beaucoup trop gentil, ressassant des poncifs inoffensifs sur le rôle de la presse et sur l'usure du pouvoir et des idéaux sans jamais en faire grand chose, "Borgen" nous indiffère à force de faire appel toujours aux mêmes grosses ficelles scénaristiques, et se sauve in extremis du purgatoire des séries médiocres grâce à de bons moments presque "soap", la plupart dûs à l'excellent Pilou Asbaek et son personnage de spin doctor à la fois enfantin et torturé, qui est la meilleure raison de terminer le visionnage de "Borgen".