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Le journal de Pok
29 août 2023

Fever Ray à Rock en Seine (Saint-Cloud) le vendredi 25 août

2023 08 25 Fever Ray RES J2 (8)

21h50, à la Scène de la Cascade : Fever Ray, dont nous sommes fans depuis la découverte de l’incroyable If I Had a Heart en 2009 (presque quinze ans déjà !), mais que nous n’avons jamais vue encore sur scène. Fever Ray, c’est la Suédoise Karin Dreijer, que l’on décrira pour simplifier comme une sorte de Björk en plus dérangée et provocatrice (il faut voir le look effrayant qu’elle s’est fait pour son dernier album, Radical Romantics !).

Dès l’entrée sur scène de Karin, avec les deux chanteuses qui l’accompagnent – au premier plan comme elle – et les deux musiciennes en arrière-plan (une batteuse et une claviériste / multi-instrumentiste), c’est le choc esthétique. Karen a des cheveux, certes, mais sa coupe courte est arrangée en cornes diaboliques, et son visage porte cet étrange maquillage de zombie de la pochette de l’album. Elle a revêtu un ample costume blanc qui lui confère une allure androgyne, et grimace en chantant de manière littéralement effrayante. Tout le monde sur scène est ainsi habillé de manière très euh… créative, la palme revenant au grand chapeau nuage / champignon lumineux de la multi-instrumentiste.

Mais tout ça ne serait que décorum – qui risquerait d’être grotesque – s’il n’y avait la musique, stupéfiante : une électronique déconstruite, qui rappelle les travaux expérimentaux de Nine Inch Nails (d’ailleurs Trent Reznor a co-produit Radical Romantics), mais où la violence aurait été substituée par une sorte de menace sourde, asphyxiante, terrifiante par moments. Avec les voix venimeuses - ou vénéneuses ? - magnifiques, même si largement retraitées électroniquement, les basses puissantes qui remuent les tripes, les rythmiques tribales, et les mélodies régulièrement envoûtantes, on est perdu, on ne sait plus ce qu’on aime le plus, ce qui nous stupéfait le plus.

Au-delà de la musique, le spectacle est total : lumières parfaites, son extraordinaire de précision et de clarté, chorégraphies inspirées – jouant quand même systématiquement dans le registre du tourment, voire de l’épouvante. Durant une heure, on aura eu le sentiment d’être confronté à cinq créatures mythologiques, se livrant à des rituels incompréhensibles, générant autant de malaise que de fascination. Et puis quand, sur la dernière partie du set, le rythme s’intensifie, frôlant la transe techno, ça devient physiquement irrésistible : extraordinaire, tout simplement…

… Et oui, elles ont joué If I Had A Heart en tout dernier titre… même si, sur le coup, honte à nous, nous ne l’avons pas reconnu !

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