Jay-Jay Johanson à l'Elysée Montmartre (Paris) le mercredi 4 octobre
20h30 : Pas beaucoup de lumière sur scène malheureusement pour Jay-Jay Johanson, tout de noir vêtu lui aussi (en dehors de ses grosses baskets), ce qui fait ressortir sa chevelure blanche bien connue. Les spots sont braqués directement dans nos yeux, ce qui le rendra souvent difficilement visible, tandis que la qualité du son ne sera pas optimale, avec une basse parfois envahissante. Tout cela est évidemment un peu dommage, mais n’empêchera finalement nullement la « magie Jay-Jay » d’agir, comme à chaque fois a-t-on envie d’ajouter…
Avec lui, Jay-Jay a amené son habituel complice Erik Jansson aux claviers, ainsi qu’un bassiste et un batteur qui confèrent au son une qualité plus organique, même si l’électronique reste présente, bien entendu. La voix, souvent presque féminine, de Jay-Jay reste parfaite, intacte en dépit des années qui passent, et constitue évidemment le principal attrait de ses performances live : Jay-Jay lui-même est très retenu pendant qu’il chante, les mains posées sur on micro et dissimulant la plupart du temps son visage, mais il n'est pas non plus avare de démonstrations d’amitiés envers son public, entre les chansons, ainsi qu’envers Erik (les deux autres musiciens apparaissent plus des comme des pièces rapportées au show, pour le coup…).
Surprise, la setlist contient finalement seulement deux titres de Fetish, les deux meilleurs, Seine et l’extraordinaire Finally (bon, c’est un morceau de Brahms… et puis l’on ressent, évidemment, l’absence de l’orchestre qui illumine la version studio). On est plutôt dans un esprit « best of », avec un maximum de chansons bien aimées du public, dont sont offertes des versions parfaites, et souvent émotionnellement fortes : comment ne pas aimer des bijoux – souvent extraits des premiers albums - comme The Girl I Love Is Gone, She’s Mine But I’m Not Her, Quel Dommage ou Believe In Us ? Le sommet de la splendeur fut probablement atteint en ouverture du rappel, avec une interprétation a capella de Whispering Words.
Après, il faut évidemment accepter que l’ambiance d’un concert de Jay-Jay passe par toutes les teintes du gris ou noir, de la douce mélancolie à l’affreuse tristesse, ce qui n’est pas forcément du goût de tout le monde. Mais, comme toujours, la fantaisie pointe le bout de son nez sur la fin du set, avec un Heard Somebody Whistle et ses sifflements presque allègres, et surtout une version merveilleusement disco – avec l’aide de « our boyfriend » au chant – de On The Radio, une chanson toujours aussi irrésistible. On se quitte en échangeant de longues poignées de mains avec lui, alors que retentit sur la sono la version de My Way par Sid Vicious : Jay-Jay en a repris quelques phrases au micro, mais on aurait bien aimé qu’il révèle totalement son « côté punk » en la chantant en entier…
Une heure trente minutes de beauté avec Jay-Jay Johnson, ça n’a pas de prix. Reviens-nous vite, Jay-Jay, comme tu nous l’a promis !