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Le journal de Pok
20 juillet 2021

Une secte qui vous veut du bien - on réécoute le BÖC : "Some Enchanted Evening" (1978)

Some Enchanted Evening

L'idée avec ce "simple live", une curiosité à l'époque de sa sortie, était de ne proposer aux fans du Blue Öyster Cult qui avaient déjà craché au bassinet pour le double "On Your Feet..." que des morceaux nouveaux ou ne figurant pas sur celui-ci. Une intention louable, mais qui s'avéra finalement plus frustrante qu'autre chose. Car le BÖC avait singulièrement évolué en 3 ans, assouplissant la rudesse protopunk de ses débuts pour proposer une musique plus complexe, certes moins singulière, mais d'une richesse désormais assez stupéfiante. Ce qui fait qu'à l'époque de sa sortie originelle, "Some Enchanted Evening" eut un goût de trop peu. Et ce d'autant que la majorité des excellents morceaux ici étaient plutôt... calmes... avec la notable exception de la remarquable reprise du classique du MC5, "Kick Out the Jams", qui "envoie du bois". Sinon, on avait droit à la plus belle version possible de "Don't fear the Reaper" - qui restera inégalée dans la discographie du groupe -, Buck Dharma touchant les étoiles, et à une bonne interprétation de l'énorme "Astronomy". On découvrait aussi en live les futurs classiques live absolus du Blue Öyster Cult, "RU ready to Rock" et "Godzilla", qui n'étaient pas encore usés par des années de ressassement. Finalement, le principal défaut de cet album originel, c'était de se terminer sur une relecture sage du "You gotta get out of this Place" des Animals, dont on peut admettre, vu d'aujourd'hui, qu'il est inférieur à toutes les compositions du groupe le précédant sur l'album.

Mais ce qui nous intéresse encore plus, c'est la version augmentée (format double album donc, enfin !) parue en 2007, et qui nous donna enfin accès à l'intégralité de la setlist d'un show typique de la tournée. L'album y gagne en puissance, avec de superbes versions - puissantes... - de "ME262" et de "Hot Rails to Hell". Il retranscrit aussi beaucoup plus fidèlement l'ambiance du set, avec ses dérapages mal contrôlés comme le solo de basse trop long entre "This Ain't the Summer of Love" (une grande chanson avec un refrain faiblard !) et la démonstration électrique de "5 guitars".

Deux regrets qui empêchent ce live d'atteindre la perfection : l'absence de "Golden Age of Leather" que l'on doit aller chercher sur le DVD joint d'un enregistrement pirate de qualité moyenne, et la séquence des morceaux, qui auraient gagnés à être entendus dans l'ordre de la setlist, pour faire plus de sens.

Mais même ainsi, on a affaire là au meilleur live officiel du BÖC, qui est aussi le dernier dans sa formation "classique", avec les formidables Frères Bouchard. Un sommet.

 

 

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