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Le journal de Pok
3 juillet 2021

"Mum - Saison 1" de Stefan Golaszewski : Family Life

Mum S1 poster

Comme une sorte d'écho avec la (relativement timide) vision de l'enfer familial récemment proposée par le "Discours", "Mum" nous offre une déclinaison anglaise des souffrances que peut infliger une famille à un personnage auquel on nous demande de nous identifier, pour mieux ramener les situations décrites à notre propre expérience. Un procédé efficace, même si, ici, les scénaristes font le choix de l'exagération outrancière, jusqu'à l'absurde : "affreux, sales et méchants", comme on disait autrefois, mais surtout très très stupides, les enfants, parents et... même parfois voisins de la belle Cathy (Lesley Manville, craquante), récemment veuve, ont le potentiel de transformer sa vie en une torture continuelle. Et le font sans se gêner le moins du monde, même si Cathy fait preuve d'une incompréhensible résistance face au déferlement ininterrompu d'abus verbaux.

Très sincèrement, on commence par beaucoup rire devant première saison de "Mum", en savourant par dessus le marché cette sensation de "gêne", d'embarras, dont les Anglais sont friands dans leurs meilleures comédies. Le problème de la série de Stefan Golaszewski est que, à partir de ce point de départ contondant, rien n'évolue vraiment, rien ne se passe hormis la répétition des mêmes insultes, des mêmes humiliations, sous des angles différents et avec une gradation progressive dans l'odieux. Bien sûr, suivant la recette éprouvée de la comédie locale, quelques moments "feel good", avec tendresse et émotion discrètes, sont injectés çà et là, comme pour rendre l'épreuve supportable aux deux seuls personnages "sains" de l'histoire, Cathy et son ami / amoureux Michael (Peter Mullan, beaucoup moins subtil qu'à l'habitude, dans le registre convenu de l'humanité maladroite...).

Bref, six épisodes pour faire du sur-place et accumuler des situations horribles, au détriment de toute vraisemblance psychologique. Le meilleur ici réside peut-être d'ailleurs dans les effets d'ellipse du récit : les épisodes sont séparés par des intervalles de deux mois, et c'est au téléspectateur d'imaginer ce qui a pu se passer entre temps, le scénario ne comblant pas les "trous" dans la fiction (qu'est-il arrivé lors de la "date" de Cathy ? Comment s'est-elle foulée le poignet ? Qui sont les invités délaissés lors de la fête de fin d'année ?). C'est très malin, mais ce n'est pas sûr qu'on ait pour autant envie de continuer la série... Mais sait-on jamais ?

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