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Le journal de Pok
21 mai 2019

"La princesse de Clèves" de Catel et Bouilhac : La bête noire de Sarkozy revient en BD !

La Princesse de Clèves

On se souvient encore de la sortie de Sarkozy à propos de l’inclusion de la Princesse de Clèves dans les programmes scolaires, représentant pour lui le summum de la « ringardise »… alors que le livre de Madame de Lafayette est une œuvre-clé dans l’évolution de la littérature française, préfigurant le travail futur de Flaubert ou de Balzac. Adapter en BD ce livre riche et complexe, tant scénaristiquement – intrigues à la cour de Henri II avec une multitude de personnages – que psychologiquement, est un véritable défi, et il faut immédiatement reconnaître la qualité du travail fait par Claire Bouilhac et Catel Muller : tout reste à la fois parfaitement compréhensible, lisible et d’un rythme soutenu, au point que, une fois passée une première partie de présentation qui demande un peu de patience, la Princesse de Clèves tient presque du thriller et se dévore à grande vitesse. C’est également une excellente idée que d’avoir inséré la fiction entre une introduction et une conclusion consacrées à l’autrice (et sa relation avec M. de la Rochefoucauld et Mme de Sevigné), par ailleurs dessinées par Catel, et non par Claire Bouilhac comme le reste du livre.

Reste, au-delà du plaisir indéniable procuré par la lecture de cette version BD du grand classique, la question de savoir si le format apporte quelque chose de plus à l’œuvre de Madame de Lafayette : là, notre enthousiasme est un peu moins franc, car il nous semble que la qualité du graphisme varie sensiblement d’une page à l’autre, et que certains choix effectués sont discutables. D’un côté, on appréciera le dépouillement bien venu de nombreuses scènes de dialogue, qui permet de mettre efficacement l’accent sur des intrigues amoureuses quasi « rohmeriennes ». On aimera moins une attention un peu scolaire aux décors (les célèbres châteaux), et un léger sentiment de rigidité dans de nombreuses scènes. On pourra également regretter des expressions un peu systématiquement affectées à chacun des personnages (il en va ainsi de la Princesse de Clèves elle-même, qui semble éternellement effarouchée, et dont l’innocence ainsi représentée frôle la caricature…).

Mais ce ne sont là néanmoins que de petites réserves vis à vis d’un projet dont l’ambition force le respect. Et d’un livre dont on recommandera la lecture à toutes et tous… n’en déplaise à M. Sarkozy !

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