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Le journal de Pok
18 août 2018

Réécoutons les classiques du Rock : "Secret Treaties" de Blue Öyster Cult (1974)

Secret_Treaties

Nous étions en 1974 : la guerre froide faisait rage à nouveau, et nous vivions au rythme des complots, des menaces diffuses et de la paranoïa globale... Moi qui n'aimais pas le hard-rock (comme on l'appelait encore à cette époque), voilà qu'un groupe issu de cette musique que je considérais, avec l'arrogance de mes 17 ans, comme "infantile et stupide", venait mettre en musique ces noirs contes de trahison, de conquêtes damnées et de manipulation. Avec la caution - importante pour moi qui me nourrissais du Velvet et d'Elliott Murphy - de l'intelligentsia new-yorkaise, il était soudain possible de se repaître d'histoires tellement modernes de futures dictatures orwelliennes et d'amours déviants.
Après deux disques parfaitement réussis et acclamés par la critique (les plus âgés se souviendront peut-être de l'enthousiasme d'Yves Adrien dans Rock & Folk !), le Blue Öyster Cult lâchait sur nous un chapelet de huit bombes réunies sur ce qui resterait son plus bel album, "Secret Treaties". Le rock se faisait bien moins lourd, moins implacable, plus "varié" et plus - osons l'écrire - mélodique encore. Les textes, complexes, abscons, qui nous paraissaient si fascinants alors que nous ne comprenions que très mal l'anglais, parlaient de jeux sadomasochistes une nuit de Nouvel An, de télépathes consumés par la jalousie et de Messerschmits en mission suicide ! La guitare de Buck Dharma touchait au sublime, à des hauteurs stratosphériques qu'elle ne quitterait plus même sur des albums moins inspirés. La voix d'Eric Bloom offrait une alternative rafraichissante aux habituels hurlements typiques du genre, même si nous découvririons plus tard que la contribution d'Albert Bouchard était loin d'être négligeable sur la moitié des titres... Et en plus, le disque se terminait par le sublime "Astronomy", qui fut qualifié par la critique de "Stairway to Heaven" pour ceux qui n'aimaient pas Led Zep !
Mélodique, intelligent mais néanmoins virulent (comme sur "Dominance & Submission" ou sur "Harvester of Eyes"...), conceptuellement brillant, troublant et même parfois effrayant, "Secret Treaties" devint un incontournable de toute discothèque un tant soit peu "éclairée", grâce à son cocktail d'alcool fort et de sucre parfaitement équilibré !
Après ce sommet, le Blue Öyster Cult ne retrouverait plus qu'épisodiquement une telle grandeur, mais resterait pour toujours l'un de mes groupes fétiches.
"I am after rebellion, I'll setlle for lies…" ("Flaming Telepaths")
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