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Le journal de Pok
22 juillet 2013

Séance de rattrapage : "Morente, Flamenco Y Picasso" de Emilio Ruiz Barrachina

MorenteEnrico Morente était - ou plutôt "est", car la mort ne change rien à cela... - l'un des génies de la musique contemporaine : sa voix incroyable lui permet d'infuser une émotion intense dans tous les styles, et son intuition artistique l'a fait explorer la fusion du flamenco avec bien des genres musicaux (rock, raï, jazz...) et avec d'autres arts (comme ici la peinture et la poésie, à travers une illustration de poèmes de Picasso). Le voir sur scène, peu de temps avant sa mort subite, ridicule et accidentelle, est une expérience sur-réelle, quasi divine, et nul ne saurait manquer l'occasion offerte par le "Morente" de Barrachina, qui reprend de larges extraits de concerts. Emilio Ruiz Barrachina est un incompétent, un imbécile et un très mauvais cinéaste : il n'a aucune notion de ce qu'est un documentaire, de comment arriver à un minimum de vérité et de profondeur sur ce qu'il filme ; pire, il n'a même aucune idée du sujet de son propre film : Picasso, le coiffeur de Picasso, la Guerre Civile, Morente...? Entre les images d'archives hors de propos, les interviews superficiels et embarassés de Morente et sa famille mal filmés par une équipe incongrue dans les rues sublimes de Grenade, et les images volées de Morente (qu'on chérit quand même parce qu'on sait que ce seront les dernières...), on ne sait pas trop qu'est-ce qui est le pire ici. "Morente" n'est pas un film, et Barrachina devrait être interdit de caméra pour le reste de sa vie pour avoir su tirer si peu de ces moments passés aux côtés d'un homme aussi extraordinaire d'Enrico Morente.

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