Si "World War Z" évoque quelqu'un, ce n'est malheureusement pas George Romero, mais bel et bien Roland Emmerich, avec son grand spectacle "planétaire" boosté aux effets spéciaux hors de prix : efficace, voire roboratif, certes, mais bien loin de ce que l'on était en droit d'attendre de ce premier "film de zombies" à gros budget. Le choix désastreux du "tout public" privant le film de toute scène gore, ou même simplement horrifique, il ne reste plus à Mark Forster, qui n'a rien d'un grand metteur en scène (voire même d'un simple "bon" metteur en scène), qu'à jouer la carte du spectaculaire (et c'est réussi, c'est vrai... La chute de Jerusalem par exemple nous en met plein les mirettes...) et du rythme frénétique si typique des blockbusters hollywoodiens qui n'ont ni sujet, ni scénario intéressant. La déception vient assez rapidement, quand on s'aperçoit que les scènes-chocs, pour efficaces qu'elles soient, sont reliées entre elle sans grand souci de cohérence, que les personnages sont particulièrement inconsistants (impossible de croire une seconde à cette famille désincarnée, ni à un Brad Pitt en bon père au foyer), et surtout que le "grand thème" du zombie n'est ici le vecteur d'aucune mise en perspective géopolitique (les commentaires sur la Corée du Nord et sur Israel sont amusants, mais un peu légers quand même...), ni même - comme dans "Walking Dead" par exemple - d'aucune angoisse existentielle. Alors oui, "World War Z" est distrayant comme un tour de montagnes russes dans un parc d'attraction, avec ses effets 3D réussis, mais n'offre rien de plus que cela.