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Le journal de Pok
22 mai 2013

The Vaccines au Grand Metrópole (São Paulo) le samedi 18 mai

2013_05_The_Vaccines_Grand_Metropole_SP_13C'est avec quinze minutes de retard sur l'horaire prévu (23 heures) que The Vaccines montent sur scène. Au premier coup d'oeil, le look du groupe est à l'image de leur musique de bric et de broc : Justin Young arbore désormais un look grunge US du plus bel effet (euh...?), en ligne avec les longs cheveux blonds du bassiste, tandis que le second pilier du groupe, Freddie Cowan, est plutôt dans la ligne esthétique du punk commando façon The Clash, typiquement anglaise. C'est avec No Hope que les Vaccines ouvrent leur set, comme sur le second album, et il est d'emblée clair que nous sommes partis pour une soirée de pur rock'n'roll : un hymne brutal au pessimisme, comme à la "grande époque" du punk "no future", des musiciens qui frappent fort et maîtrisent désormais la scène comme peu de jeunes groupes savent le faire, un public étonnamment à l'unisson qui chante TOUTES les paroles (est-on au Brésil, pays où il est tellement difficile de trouver des professionnels qui parlent anglais ? Visiblement, la nouvelle génération est celle du changement !), Julio et moi sentons déjà la claque qui se profile. Wreckin Bar (Ra Ra Ra), le spectre des Ramones et de la pop spectorienne est agité avec fureur par les Vaccines, le public hurle, putain de rock'n'roll show, tonight ! Ghost Town, ma chanson préférée, qui évoque logiquement les Specials, sans pour autant en devenir une simple copie, grâce à une mélodie imparable : en trois titres, les Vaccines ont ridiculisé mes réserves un peu "snobs" : non, ils n'inventent tien, oui, ils font feu de tout bois (pop), mais les chansons écrites par Young et Cowan tiennent parfaitement la route, et sont des monstres faits pour être libérés sur scène devant un public aux anges. C'est Wet Suit qui me prouve ensuite l'inutilité d'une quelconque résistance : alors qu'en studio, la chanson a quelque chose de laborieux, avec ses paroles un peu bizarres (une caractéristique des chansons des Vaccines, d'ailleurs, ces textes pas stupides, pas primaires, non, mais pas vraiment justes non plus...) et son refrain pâteux, elle semble prendre tout son sens quand elle est chantée par un millier de gorges serrées.2013_05_The_Vaccines_Grand_Metropole_SP_25

Les Vaccines vont alors jouer la quasi intégralité de leurs deux albums, plus leurs deux singles, et un nouveau morceau (Melody Calling), qui n'annonce aucune chute de créativité, et la courte heure du set ne montrera aucune baisse de régime - étonnamment -, témoignage de l'implacable machine de scène que sont devenus Justin et sa bande. A trois reprises, l'ami Justin fera plaisir au public en jurant que le public brésilien est le meilleur du monde, le plus bruyant, etc. etc. On sait bien que tout bon groupe de scène utilise systématiquement ce truc pour faire monter sa sauce tout en maximisant la sympathie de ses fans, et ce soir ça marche parfaitement, l'enthousiasme général allant crescendo au fur et à mesure du set. Ce sera avec le parfait Bad Mood et son riff irrésistible - placé juste devant nous, Y est un vrai plaisir à contempler, parfaite illustration du punk rocker "brandé 7-7" - que l'embrasement ultime se produira : l'extase, le frisson qui vient récompenser le spectateur comblé par un vrai grand concert de Rock. "Animal !"

2013_05_The_Vaccines_Grand_Metropole_SP_53Excellent rappel avec trois titres parfaits : Weirdo, mélodie remarquable, avec un pont lyrique qui ici sur scène, évoque Arcade Fire, l'excellent Teenage Icon, encore un morceau que tout le monde peut reprendre en choeur, et même chanter seul sous la douche longtemps après ("i'm no teenage icon, I'm no Frankie Avalon", délicieux, non ?), et puis le mini-killer qu'est Norgaard pour finir à bout de souffle.

Bagarre générale pour s'emparer des setlists jetées en boule dans la foule : oui, São Paulo a désormais une vraie culture rock'n'roll, et on peut désormais compter sur la jeune génération pour faire passer cette détestable fascination de leurs parents pour le "classic rock" et les dinosaures en reformation (la semaine prochaine, il y a Yes qui jouera en ville, aaaaarrrrghhhh!). Nous sortons de là les oreilles en feu et un sourire aux lèvres :  c'est pour moi une confirmation après QOTSA à Lollapalooza qu'il n'y a toujours rien de mieux, 55 ans après qu'Elvis ait joué du pelvis, tétanisant la bonne société et libérant tous les démons, que du rock'n'roll joué à fond la caisse et avec les potars sur 11...

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