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Le journal de Pok
3 avril 2012

Lambchop à la Joy Eslava (Madrid) le dimanche 1er avril

2012_04_Lambchop_Joy_Eslava_01721h07 : les 6 musiciens de Lambchop (ils seront 7 sur certains morceaux) s'installent, et d'emblée, Kurt Wagner va frapper très fort... A sa manière, ce qui signifie le plus calmement et le plus doucement possible : Give It, en intro littéralement susurrée par Kurt, en solo, pendant que le groupe le regarde, sans doute aussi fasciné que nous le sommes... Oui, la voix de Kurt reste complètement magique, et nous emporte immédiatement dans un univers de douceur, de chaude mélancolie, d'empathie, de compassion même... Le monde de Lambchop est un monde humain, à la différence du nôtre...

Magnifique enchaînement au piano de Tony Kroll, le vieux complice de Kurt, et le groupe démarre : c'est absolument superbe, le son est chaud et feutré, magnifié par l'acoustique parfaite de la Joy Eslava. Un grand2012_04_Lambchop_Joy_Eslava_041 silence règne dans la salle bien remplie, ce qui est rare, voire même exceptionnel à Madrid ! Tout le monde semble accroché aux lèvres de Kurt, le temps est suspendu. C'est If Not I'll Just Die,  chanson bouleversante en hommage à Vic Chesnutt, l'ami décédé récemment : grand moment d'émotion, on remarque , que Kurt chante de manière très intense, fiévreuse par instants, comme secoué par de mini-crises de nerfs, c'est surprenant et indiscutablement, cela permet à Lambchop de transcender ses morceaux par rapport à leur exécution tranquille sur les albums... Comme sur "Mr. M", c'est ensuite le plus accueillant 2B2 qui suit, avec à la fin une superbe envolée (eh, Kurt, pourquoi tu ne nous les joues pas comme ça sur tes disques ? Je suis certain que tu en vendrais plus...).

Je l'ai dit, Lambchop, c'est ce soir 6 ou 7 musiciens, en comptant le trio de la première partie : de gauche à droite, la batterie, la basse, les claviers / la guitare électrique, les backing vocals, la pedal steel, le piano, puis Kurt, assis avec deux guitares, l'une électrique, l'autre acoustique, regardant vers le centre de la scène : pour ceux qui se sont placés complètement sur la droite, c'est mauvaise pioche, ils ne le verront que de dos ce soir ! A noter que Kurt a les paroles de chaque chanson sur une feuille posée devant lui, qu'il jette de côté quand elle ne lui sert plus.

2012_04_Lambchop_Joy_Eslava_026"This was their last night on the set..." : Gone Tomorrow, et son souffle romantique porté par un pedal steel rêveuse, avant que le morceau se mette aussi à décoller, pour déboucher sur une seconde partie instrumentale subtilement déconstruite... Tout au long du set, on verra, fascinés, Kurt frapper presque nerveusement les cordes de sa guitare électrique quasi éteinte, une guitare au son très étonnamment étouffé... Soit comment en donner plus en en faisant le moins possible...! La formule Lambchop, quoi ! De très longs applaudissements suivent après chaque morceau, tranchant avec le grand silence qui règne pendant chaque chanson, le tout créant une atmosphère intimiste assez irréelle.

Il me semble que Lambchop interprète la quasi-totalité des titres de "Mr. 2012_04_Lambchop_Joy_Eslava_023M" (plus ou moins dans l'ordre ?), jusqu'au délicat Never Been In Love Before... Kurt interrompt alors le set pour la présentation des musiciens du "Festival of Love", comme ils disent. Kroll prend la parole pendant que Kurt réaccorde sa guitare pour la fin du set ("You focus on the comedy, I focus on the music" ironise Kurt). Oui, il y a clairement une grande complicité entre les deux. "Puisque vous avez été patients sur ces chansons inconnues ou presque, et que cela a l'air de marcher pour nous, nous allons continuer avec du matériel plus ancien, mais tout aussi obscur..." rigole Kurt avant de poursuivre... Et c'est vrai que je suis bien en peine de mettre des titres sur les chansons, mais bon, peu importe... A l'exception du magnifique My blue Wave, tiré de mon album préféré, « Is A Woman » ... Puis on a encore droit à encore un petit intermède fantaisiste de Kroll au piano, cette fois en l'honneur de la petite Cortney, qui apparemment travaillait dans un 7 Eleven. Kurt : "On va chanter une dernière chanson, puis aller uriner, et revenir en chanter une autre. Voilà, c'est le plus honnête qu'on puisse être !"... Ils se retirent (pour aller pisser, donc...) après 1h20. En fait ils reviennent vite (ont-ils eu même le temps de pisser ?).

En rappel, on a droit à un duo vocal Kurt (gesticulant, tout content sans sa guitare) et Cortney sur une reprise de Brian Wilson (Guess I'm Dumb ?). Puis un second morceau, d'abord swinguant puis franchement rock'n'roll pour conclure le set un sourire aux lèvres. "On est Lambchop, si vous avez passé la meilleure soirée de votre vie. Si au contraire vous avez des raisons de vous plaindre, alors on est les Kings of Leon !"... Sacré Kurt, il nous fera toujours rire ! Comme c'est le dernier concert de la tournée, Kurt adresse ses remerciements musicaux à toute l'équipe technique... Une dernière chanson tendre, et c'est fini, après un peu plus d'une heure trente-cinq minutes d'un set presque parfait (pourquoi presque ? Peut-être que j'aurais apprécié quelques montées en tension en plus, et aussi plus des premières chansons de la carrière du groupe...).

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