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Le journal de Pok
5 janvier 2024

Poussières d'étoile : "Welcome to the Blackout - Live In London" de David Bowie (1978)

Welcome to the blackout

J'avais assisté au passage de la tournée Isolar 2 à Lyon, et alors que je me considérais à l'époque comme un fan "absolu" de Bowie, je n'avais pas été totalement bouleversé par le set de mon idole. La parution de l'assez honteux double album live Stage ne m'avait pas réconcilié avec cette expérience : il manquait une bonne partie des titres de la setlist, et ce qui restait avait été inexplicablement réorganisé plus ou moins dans l'ordre chronologique des albums. Une véritable aberration, qui ne tourna pas très souvent sur ma platine, et que je m'empressai d'oublier. Il semble que depuis, une version un peu plus convenable ait été éditée, avec plus de titres - mais pas encore la setlist intégrale - et un ordre plus conforme à la réalité du concert, mais je n'ai jamais pris la peine de l'écouter.

En fait, il y a une sorte de consensus chez les fidèles de Bowie sur le fait que le meilleur enregistrement désormais disponible d'un concert de cette tournée devenue légendaire est ce Welcome to the Blackout - Live In London, composé d'enregistrements réalisés au cours de deux concerts londoniens.

Et de fait, on prendra beaucoup de plaisir devant ce plantureux album live - 25 titres ! - où se trouve en outre très bien retranscrite l'atmosphère de la soirée, avec un Bowie très enthousiaste (peut-être tout simplement heureux de jouer dans sa ville d'origine...) et très en forme, beaucoup plus expansif que dans mes souvenirs lyonnais. Le son est excellent, même si l'on reprochera que sur certains titres, la voix soit un peu trop en avant par rapport aux instruments. L'interprétation des titres de Ziggy Stardust est joliment fougueuse, même si - logiquement - éloignée parfois du style glam rock d'origine. La quasi totalité des titres de Low et "Heroes", qui étaient au centre de la tournée, sont passionnants, même les instrumentaux, qui font forcément parfois retomber un tantinet la tension.

On regrettera une introduction bruyante trop longue de Station to Station, la relative faiblesse de la version de The Jean Genie, pas très rock, et l'enchaînement brutal entre Stay et Rebel Rebel en rappel, alors qu'on aurait apprécié une version de Stay encore plus longue (avec Belew et Alomar à la guitare, c'est forcément un régal).

Un beau témoignage live de ce qui fut - de l'avis général - la période la plus brillante de la discographie de Bowie.

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