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Le journal de Pok
30 décembre 2023

"The Crown - Saison 6" de Peter Morgan : la fin d’une reine et d’une immense série

The Crown S6 affiche

La sixième et dernière saison de la série phare de Netflix, The Crown (une série tellement bonne qu’à elle seule, elle contrebalance quasiment toutes les errances qualitatives de la plateforme !) était celle de tous les dangers : il fallait d’abord réussir à traiter LE moment que toute la planète attendait, l’accident de voiture à Paris de Diana, et puis, tout aussi difficile, conclure ce grand roman à la fois épique et intime d’une monarque à nulle autre pareille, Elizabeth II. On peut donc se déclarer satisfait que ces deux défis de taille aient été bien relevés par Peter Morgan et son équipe : il aurait été dommage de les voir se planter dans la dernière ligne droite après cinq saisons aussi impeccables !

Pour le récit des dernières semaines de vie de la Princesse Diana (Elizabeth Debicki, parfaite…), de sa mort dans l’accident du Tunnel du Pont de l’Alma, et de de l’impact dévastateur de cette disparition dans le monde et sur la monarchie britannique, les cinq premiers épisodes de cette dernière saison volent haut, très haut même. Le suspense est souvent insoutenable, puisqu’on sait tous ce qui va advenir, mais The Crown évite de jouer la carte de l’émotion facile et garde une vraie rigueur au cours de ces cinq heures essentielles. Cinq heures d’une œuvre télévisée qui devaient forcément être le couronnement d’années d’un travail plus que sérieux, tant au niveau historique que cinématographique (oui, cinématographique, on choisit soigneusement ces mots, car à l’heure où un autre Anglais, Ridley Scott, se ridiculise avec son Napoleon, il est impossible de ne pas comparer les délires de ce vieillard suffisant et hargneux avec ce que nous a offert Peter Morgan !) : cinq heures que l’on pourra qualifier de « parfaites ».

Bien sûr, les conspirationnistes de tout poil pesteront que la série adopte le point de vue de la Couronne d’Angleterre, ou plutôt celui de la Police Française et de Scotland Yard, sur ce qui n’est très probablement qu’un accident. Bien sûr, même en faisant une pause d’un mois dans sa mise en ligne pour que la pression sanguine du téléspectateur puisse redescendre d’un cran, la série a du mal à s’en remettre, à reprendre sa trajectoire : les épisodes six et sept (sur les amourettes entre William et Kate Middleton !) sont relativement fades, ennuyeux presque, mais c’est peut-être nous qui, décidément, n’avons pas la tête à ça !

The Crown se ressaisit dans ses trois derniers épisodes, qui traitent tous plus moins de la mort – celle de la Princesse Margaret, celles, futures de Philip et Elizabeth, qu’il faut bien planifier dans les moindres détails -, mais surtout des dernières hésitations d’Elizabeth : faut-il continuer à régner jusqu’à la fin, ou vaut-il mieux passer le relais (le sceptre) à Charles qui s’impatiente de plus en plus ? Bien entendu, nous connaissons tous la réponse à cette question, mais elle est l’occasion de confronter la Reine à ses souvenirs (cette fameuse nuit de célébration de la fin de la guerre au Ritz), mais aussi à la femme qu’elle a été, et qu’elle n’est plus : le retour symbolique de ses précédentes incarnations (Claire Foy et Olivia Colman) , pour artificiel qu’il puisse sembler, n’est dénué ni de pertinence, ni d’émotion. EMOTION, voici un mot qu’on n’a pas eu beaucoup l’occasion d’utiliser pour célébrer une série qui a surtout fait preuve d’intelligence, mais le dixième et dernier épisode de la dernière saison, Sleep, Dearie Sleep, durant une heure et quart, régulièrement élégiaque, nous laissera avec des larmes plein les yeux.

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