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Le journal de Pok
27 juillet 2023

"Limbo" de Soi Cheang : le clinquant des limbes

Limbo affiche

On est toujours surpris par la manière dont la critique, probablement de moins en moins cultivée, et le public, se laissent abuser par des films de piètre qualité, mais vendus avec des arguments clinquants : le torrent d'éloges ayant accueilli Limbo est particulièrement incompréhensible, tant le film trahit les grosses ficelles utilisées par Soi Cheang pour vendre son "produit", le retraitement a posteriori de l'image en noir et blanc (il semblerait que Limbo soit sorti à l'origine en Asie dans sa version originale en couleurs) en étant le symptôme le plus évident.

Oui, l'image du film est belle, avec ses forts contrastes à la Sin City, mais que nous dit vraiment ce maniérisme lorsqu'il est appliqué ainsi à un univers de dépôt d'ordures infini, figurant la ville de Hong Kong ? Que la forme est TOUT... et en effet, le fond du film est au mieux inexistant, au pire consternant. Car cette interminable enquête policière incohérente, qui n'est qu'un invraisemblable amas de coïncidences et d'incohérences, menée par deux policiers qui ne sont que des stéréotypes, ne présente pas beaucoup d'intérêt : à la recherche d'un serial killer caricatural - qui aime sa maman à la main amputée et essaie de la retrouver chez les femmes qu'il séquestre - nos deux caricatures de flic feront tellement de choses absurdes qu'on ne peut éviter de décrocher de l'aspect "polar" du film, et de passer le temps, qui paraît bien long, à "admirer" l'image et, admettons-le en toute bonne foi, quelques moments de bravoure - en général des scènes de poursuite - bien mis en scène.

Et bien entendu, puisqu'on a du temps à perdre, à identifier les films que Soi Cheang a pillés - et mal - pour monter son escroquerie : Se7en, bien entendu, pour l'ambiance glauque et la pluie permanente, mais surtout The Chaser (et non pas Memories of Murder comme les "incultes" le disent) pour la radicale coréenne.

Mais le plus désagréable finalement, ce sont ces idées bien toxiques qui transparaissent peu à peu au fur et à mesure que le film progresse : le tueur est un immigré sans abri, japonais au demeurant, tandis que les femmes ne méritent que de recevoir des coups, ou d'être violées si elles sont jeunes et jolies. Car l'absence de recul, de point de vue d'une mise en scène qui est avant tout dans la jouissance voyeuriste, autorise toutes les dérives idéologiques. Et ça, ce n'est même plus grotesque, c'est dégueulasse !

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