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Le journal de Pok
31 juillet 2022

Minami Deutsch au Supersonic (Paris) le samedi 29 juillet

2022 07 29 Minami Deutsch Supersonic NB (10)

21h55 : On attendait Minami Deutsch en format trio, c’est un quatuor qui entre en scène, avec un second guitariste qui va évidemment gonfler le son. Avec un look – cheveux très longs, pieds nus sur scène – qui évoque les amis de Kikagaku Moyo -, les nouveaux princes du krautrock jouent dans une obscurité totale, qui va évidemment nous priver de photos décentes : on a quand même droit à des projections colorées et abstraites sur un écran situé à droite, obstruant totalement la grande vitrine à droite de la scène, et à quelques effets psychédéliques rétros sur une minuscule télévision très années 70. Pas grand-chose à voir, donc, tout l’intérêt réside clairement dans la musique du groupe : et pour ça, aucune plainte à formuler, aucune déception pendant les 1h25 de concert…

Minami Deutsch embrasse en fait différents genres, plus variés qu'on l'imaginerait à priori du fait de l’étiquette kraut collée au groupe (précisons que 南ドイツ, prononcez Minami Doitsu, signifie « Allemagne du Sud ») : il parcourt un spectre allant du psychédélisme embrasé au krautrock tendance motorik, en passant par des moments jazzy, voire occasionnellement prog rock. C'est évidemment la section rythmique - spectaculaire - qui accroche de prime abord, puisque c'est à elle qu'on demande de créer cet effet d'envoutement sans lequel la musique ne fonctionnerait pas. Mais ce sont ensuite les deux guitares qui sont chargées de créer les passages paroxystiques, qui seront finalement assez nombreux, moments de jouissance sonique que le public attend avec impatience. On notera aussi la belle voix claire, presque féminine de Kyotaro Miula sur les quelques passages chantés. Le tout est servi par un son parfait, ce qui vaut la peine d'être noté car on entend souvent des critiques quant à la qualité du son au Supersonic.

2022 07 29 Minami Deutsch Supersonic (1)

Entamé par l’un des morceaux les plus emblématiques du groupe, Futsu Ni Ikirenai, datant de ses débuts, le concert nous offrira donc maintes occasions de partir en transe, voire même en délire, grâce à d’irrésistibles montées en intensité : sur scène, et c’est logique, le groupe met de côté son côté le plus planant, le plus ambient, pour privilégier les rythmiques répétitives. On pointera l’efficacité psychédélique du single extrait du nouvel album, Grumpy Joa, et surtout la frénésie implacable de I’ve Seen a U.F.O., sans doute le sommet de la soirée. On termine, heureux, sur Tunnel, sorte d’orgie speedée quasi « metal », décharge de plaisir en 5 minutes furieuses.

Après ça, il ne nous reste qu’une seule chose à dire : que ceux qui bougonnent à longueur de journée sur « la mort du Rock » et pleurnichent que « c’est plus comme avant » sortent un peu en concert !

Ah, et puis aussi : « Vive le rock japonais ! ».

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