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Le journal de Pok
20 juin 2020

"Space Force - Saison 1" de Greg Daniels et Steve Carell : The Space Office

space-force-affiche-francaise

Décidément, Greg Daniels, renommé showrunner de la sympathique version américaine de "The Office", est partout en ce moment ! Sur Amazon Prime Video avec le "Upload", et maintenant sur Netflix avec ce "Space Force", créé qui plus est avec l'aide de son complice Steve Carrell. "Space Force" a bien des points communs avec "Upload", et tout d'abord un concept fort comme point de départ : ici, l'Amérique trumpienne se relance à la conquête de l'espace sur un coup de tête de son président, avec aux commandes une bande de semi-incapables, dirigés par un couple mal assorti formé par un général assez coincé (Carell, sans surprise, excellent...) et un scientifique compliqué (Malkovich, qu'on n'a pas vu aussi délicieux depuis très longtemps...) et un retard significatif sur la Chine et l'Inde.

A partir de là, et avec une débauche de moyens très impressionnante - et certainement disproportionnée par rapport au principe de la série, pas si éloigné de la guérilla de bureau de "The Office" en fait -, Daniels et Carell font feu de tout bois : de la satire politique assez virulente, qui fait que des échos de "Doctor Folamour" nous reviennent en mémoire, de la comédie absurde (dont le second épisode constitue le sommet indépassable dans cette première saison), et pas mal de moments sentimentaux et émouvants, qui permettent comme toujours à Carell de montrer l'ampleur remarquable de son talent.

Sauf que faire fonctionner tout cela ensemble - un peu comme dans "Upload", mais en pire - relève visiblement du défi intenable : l'écriture n'est pas assez cohérente, avec un récit qui manque terriblement de fluidité et de logique, avec ses accélérations absurdes et ses arrêts inutiles, et la réalisation n'est jamais assez précise pour que "Space Force" réponde à nos attentes. Les rires sont beaucoup trop rares, l'aventure spatiale ubuesque peine à nous passionner, les piques contre Trump ou contre l'Amérique profonde sont certes aiguisées, mais ont quelque chose de finalement assez inoffensif par rapport au tragique de la situation réelle, et il n'y a guère que quelques moments émotionnels pour vraiment nous toucher. Et "Space Force" est en outre alourdi par toute la partie tournant autour de la fille "adolescente rebelle" du général, qui n'évite aucun lieu commun, et ne présente donc aucun intérêt.

Bref, avec une belle galerie de seconds rôles amusants, avec une pléthore d'idées excitantes, et avec une belle alchimie entre Carell et Malkovich, il y a dans "Space Force" le potentiel de faire beaucoup mieux que cette première saison trop irrégulière... et qui n'est finalement guère plus que sympathique.

 

 

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