Mal interprété ("English Graffiti" fait référence apparemment aux graffitis en langue anglaise que l'on trouve désormais sur tous les murs de la planète, autre signe navrant de la globalisation de la bêtise), le titre du troisième album de nos chers Vaccines s'avère particulièrement trompeur : rien d'anglais ici, par rapport aux deux premiers très bons albums du groupe, mais au contraire un virage à 90 degrés vers un power pop gras, ultra commercial, et fondamentalement américain, qui désorientera salement le fan... Appel des sirènes du commerce ? Admettons qu'il devient tellement difficile de gagner correctement sa vie avec la musique à notre époque que les groupes "virant ainsi leur cuti" méritent toute notre indulgence... Tentative de renouvellement, comme le prétend Justin Young ? La production certes inventive mais aussi terriblement lourde de nombre de titres de "English Graffiti" indique quand même une volonté de cacher la misère par un excès d'effets sonores vite épuisants. Reste néanmoins un peu de ce qui fait qu'on aime ce groupe : de l'énergie, des mélodies bien trouvées (on pense même aux regrettés Cars ci et là), et un attachement à l'axe "surf" Beach Boys - Ramones que l'on ne peut que respecter.