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Le journal de Pok
29 mars 2014

Jagwar Ma à l'Audio Club (São Paulo) le jeudi 27 mars

2014 03 Jagwar Ma Audio Club 05

... Ce ne sera que quelques minutes avant minuit que l’unique roadie de Jagwar Ma commencera la vérification du matériel... pour découvrir que l’ampli de Gabriel ne fonctionne pas ! Moments de panique au sein de l’organisation, mais une solution sera trouvée, et à 00h25, le trio entre enfin sur scène, dans une obscurité quasi complète qui ne sera que très rarement troublée par quelques spots : bonjour pour les photos, heureusement que je suis au premier rang... Première impression sur les musiciens : Jono Ma derrière ses tables ne sera guère visible pendant le set, Freeman aura pour toute attitude scénique un léger headbanging et une absence totale de sourire et de désir de communiquer avec le public... Quant à Winterfield, une fois passée la surprise de son physique – 1m50, vaguement simiesque -, c’est à lui qu’incombe d’être le visage et la voix du groupe. Malheureusement, l’homme, pour paraître sympathique, n’a rien d’une bête de scène, et il faut bien dire que ce côté statique du groupe empêchera régulièrement le set de décoller vraiment dans les moments où les machines de Jono Ma montent en volume et en intensité.

2014 03 Jagwar Ma Audio Club 33

Contrairement à ce que je craignais, le son s'avère plutôt bon, et c'est la sono de la boîte qui relaie les voix et les instruments, d'où une impression d'étrangeté spatio-temporelle, le son du groupe devant nous venant de derrière ! Mais, dans le cas d'une musique aussi furieusement psyché que celle de Jagwar Ma, pourquoi pas ? La voix de Gabriel est nettement moins en place que sur l'album, il a d'ailleurs tendance à brailler de temps en temps... mais Jagwar Ma compense ce côté "peu professionnel" sur scène par un son plus punchy - impressionnant travail de Jono Ma qui, régulièrement, "monte le son" et met la pression... - et souvent renforcé par des guitares (Gabriel ou Jono) agressives. Si l'on ajoute la qualité des compositions du groupe, assez remarquable, ce set devrait être de la bombe, bébé, non ? Eh bien non, ce soir, la mayonnaise ne prend jamais vraiment, ou alors retombe vite après avoir monté : est-ce la faute au public, plus typiquement "indie" que "dance"... et sans doute un peu fatigué par l'attente interminable qui a précédé ? Pas sûr, puisque tout le monde chante les paroles des chansons en choeur, avec cet enthousiasme typique du public brésilien ! Non, c'est bien le groupe qui a du mal à créer l'événement, à faire basculer la soirée dans la transe que sa musique invoque toujours sans finalement l'atteindre. Faute de moyens peut-être (tout cela sonne bien jeunot et inexpérimenté encore), faute de conviction aussi (les quelques paroles de Gabriel célébrant ce premier concert bresilien dans la vie de Jagwar Ma sonnent assez convenues...), faute aussi d'un répertoire assez étoffé puisqu'en moins de 45 minutes, tout est dit : le trio quitte la scène quasi sans un regard pour nous, et nous n'aurons pas de rappel. Bad Vibes, et ce d'autant que les dernières minutes de That Loneliness se sont mal passées, un début de pogo à gauche de la scène ayant fait tomber une jeune femme par terre, faute d'avoir une scène à quoi se raccrocher. Bref, une première rencontre avec Jagwar Ma bien loin de l'extase annoncée par les chroniques parisiennes, et un sentiment de "non événement" pas franchement agréable, visiblement partagé par tous les spectateurs vaguement déconfits.

Bon, pour me réconforter, je vais préférer me souvenir de deux beaux moments du set : les irrésistibles Uncertainty, et Let Her Go, deux grandes chansons qui ont mis pour quelques minutes un sourire sur toutes les lèvres.

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