"Hunger Games - l'embrasement" : enfin une bonne "franchise" pour ados !
J'ai une profonde sympathie pour "Hunger Games", l'une des seules franchises littéraires pour adolescents qui ne soit ni réactionnaire ni religieusement chargée ("Narnia", "Crépuscule", "Ender", etc... la liste est longue), mais qui encourage au contraire un esprit de rébellion contre les systèmes établis. Le premier film réussissait le passage à l'écran de la "mythologie SF" du livre (des territoires réduits à la misère exploités par un pouvoir central qui se maintient par l'oppression, mais aussi le vieux principe romain "du pain et des jeux"), grâce en particulier à une Jennifer Lawrence remarquable dans son incarnation de Katniss Everdeen. La bonne nouvelle est que le second film ("L'embrasement") ne trahit pas les principes mis en place par le premier, et s'avère même plutôt meilleur, pourvu bien sûr que l'on accepte de se prendre au jeu de cette vision certes un peu immature du monde de Panem. C'est que Francis Lawrence (pas de relation avec Jennifer, a priori !) prend son temps, limite la violence au strict nécessaire sans en faire un spectacle (ce qui serait un comble considérant le sujet du film), et surtout construit des personnages intéressants, plus complexes, dépassant ainsi le simplisme adolescent de son matériel de départ. Reste évidemment que la réussite de "l'Embrasement" incombe avant tout à Jennifer Lawrence, sorte de bloc opaque, mystérieux, indéniablement fascinant, le genre d'actrice qui semble pouvoir porter n'importe quel rôle en lui conférant une profondeur immédiate. Un seul bémol, la fin, certes maligne, mais assez confuse, qui m'a donné le sentiment affreux d'avoir assisté à une version raccourcie du film ! Pourquoi ?