Séance de rattrapage : "Cogan : Killing Them Softly" de Andrew Dominik
Andrew Dominik est un réalisateur qui divise, loué ici pour son style original, honni là pour son post-modernisme prétentieux et creux. Autant l'avouer, après la vision de son "Cogan : Kill Them Softly", je me range sans une hésitation dans le second camp : voici des années que je n'avais pas vu un film aussi pénible, interminable succession de scènes glauques où des personnages artificiellement repoussants dialoguent, interrompue de temps à autre par une poussée de violence malsaine et outrée. Pas de second degré pourtant, pas de mise en perspective - humoristique ou... conceptuelle comme chez Tarentino par exemple, juste un exercice de style plein de morgue, voire de mépris pour ses personnages pitoyables (ou impitoyables, ce qui revient ici au même). Pire, le dit Dominik a décidé de nous infliger en outre un message définitif, asséné par un Brad Pitt pour une fois pénible de virilité surjouée, juste avant le mot fin, pour qu'on comprenne bien la profondeur et la pertinence de celui ci : le capitalisme tue, Obama est un hypocrite ou un naïf, les USA ne sont pas un pays, mais un business ! Chapeau, Andrew, tu es un penseur profond en plus d'être un metteur en scène génial ! Je suppose que chez les ricains, "Cogan" est considéré comme un dangereux brûlot politique ! Bon, il vaut mieux en rester là, tant de formalisme imbécile et prétentieux est vraiment insupportable...