Séance de rattrapage : "The Avengers" de Joss Whedon
Il y a dans l'obsession américaine pour ces superhéros qui se dévouent pour sauver le monde - enfin, New York, ce qui revient au même ! - en dépit de l'incompétence des politiciens qui ne rêvent qu'à la solution nucléaire, une bien triste vision de l'impuissance de la démocratie. Heureusement, le scénario de Joss Whedon arrive à passer outre ce handicap du blues post 9-11 dont Hollywood n'arrive pas (encore) à assumer le sens du tragique, en faisant la pari - osé mais réussi - de la légèreté et du classicisme (relatif, quand même). Le fatras mythologico - SF - militariste qui pourrait plomber le film se trouve relégué à sa meilleure place, celle d'un McGuffin qui ne sert qu'à justifier la construction d'une équipe de bricolos pas très doués pour les rapports humains, à laquelle le scénario imposera les épreuves de rigueur afin qu'ils triomphent de leurs propres démons. Tout cela est assez drôle, relativement stupide mais sans conséquences, certes fatiguant à la longue, mais pas déplaisant. On appréciera finalement l'absence étonnante de manichéisme, bons et méchants ayant droit à la même attention, dans une fiction qui réussit presque à être égalitaire... Une bonne surprise !