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Le journal de Pok
20 octobre 2020

"The Boys - Saison 2" de Eric Kripke : humains après tout...

The Boys S2 Affiche

Alors que "The Boys" prend, avec cette seconde saison, une ampleur que l'on n'attendait pas forcément, dépassant ses aspects "pop culture", "gore" (même si des dizaines de têtes explosent cette fois...) et "méta-critique" de la culture actuelle des super-héros, les limites de l'ambitieux exercice de style qu'il est se font plus évidentes. D'un côté, il y a l'intense satisfaction que le téléspectateur va ressentir devant certains épisodes dont les qualités émotionnelles et spectaculaires enfoncent facilement la quasi-totalité des films de chez Marvel ou DC (oui, à ce point), parce que "The Boys" raconte une vraie histoire, est indiscutablement bien dirigé, mis en scène et interprété : le troisième et le sixième épisodes par exemple, sont tous les deux formidables, et donnent une idée du niveau d'excellence auquel la série peut prétendre. Le final de la saison, bien que légèrement en deçà, est une vraie réussite également, redéfinissant à la fois les enjeux et les rôles des personnages-clé de la série, et nous donnant absolument envie de continuer à les suivre dans une troisième saison.

Mais d'un autre côté, si l'on considère l'ambition du commentaire politique qui sous-tend la série, on doit avouer qu'on reste quand même largement sur sa faim. Car si l'on adhère indiscutablement à la mise en parallèle de la fascination de la culture US pour les super-héros et les théories nazies (soulignons la phrase remarquable de la "super-méchante" qui dit en gros : "tout le monde déteste le mot "nazi", mais, dans le fond, est d'accord avec nos idées"...), si l'on ne peut que soutenir la peinture acerbe qui est proposée de la Scientologie, et si, surtout, la vision d'un monde profondément immoral comme le nôtre est très justement "justifiée" par le fait de devoir "faire du business", au final, qu'est-ce que fait "The Boys" de toutes ces idées politiques pour le moins audacieuses ? Pas grand-chose, malheureusement, si ce n'est séduire un public additionnel à celui habituel des films de super-héros "classiques". Et finalement, cette virulence idéologique que "The Boys" déploie, tout en se vautrant dans le gore extrême et la provocation potache, n'est-elle pas une fois de plus la preuve de la capacité du système d'entertainement US à récupérer même les éléments qui lui sont le plus hostiles dans la société ?

 

 

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