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Le journal de Pok
9 avril 2020

"The Mandalorian" de Jon Favreau : Western spaghetti, sept samouraï et chatons sur Facebook

The Mandalorian affiche

Bien sûr, et n'en déplaise à ses millions de fans à travers le monde, la "saga Star Wars" n'a jamais constitué un parangon de maturité. Bien sûr, il est impossible d'associer le nom de Jon Favreau à un seul film réellement intéressant, ou disons qui n'ait pas une date de péremption allant au-delà d'une paire de semaines. Mais quand même, il est difficile de ne pas être surpris - nous ne parlerons pas de déception, n'attendant plus rien depuis longtemps de la maison aux grandes oreilles - devant ce "Mandalorian" clairement destiné aux moins de 10 ans...

Les deux premiers épisodes prennent la forme inattendue d'une citation sympathique du cinéma de Sergio Leone dans sa "trilogie de l'homme sans nom", et nous interpellent sur une possible version "western spaghetti" de "la Guerre des Etoiles" (nous faisons ici référence au premier film de la saga, celui que l'on qualifie tristement aujourd'hui d'Episode IV), et ce d'autant que le travail vocal de Pedro Pascal évoque remarquablement le son et le phrasé du jeune Eastwood. Il faut malheureusement bien reconnaître que l'électro-encéphalogramme de "The Mandalorian" reste ensuite désespérément plat, dans une succession d'épisodes indépendants qui n'arrivent jamais à justifier leur durée, même courte. Le summum de la médiocrité est atteint avec l'épisode 4, qui reprend le sujet des "Sept Samouraï" et reconnait ce que doit l'imaginaire de Lucas aux films de Kurosawa (et également l’abîme qui sépare leurs œuvres), mais la conclusion proposée à cette saison par les épisodes sept et huit, s'ils ont le méritent de vouloir revenir au sujet initial de la série, reste trop incohérente du point de vue narratif - et pleine d'invraisemblances et de facilités scénaristiques - pour que l'on puisse s'en satisfaire.

Alors, qu'est-ce qui fait qu'on arrive quand même à regarder jusqu'au bout une série aussi pauvre - nous ne parlons pas ici budget, car visuellement et au niveaux effets digitaux, il s'agit d'un travail impeccable... ? Peut-être le plaisir d'une visite guidée de la planète Tatooine, et de voir des personnages qui composaient l'arrière plan des aventures des Skywalker apparaître sur le devant de la scène... Et puis bien sûr, ce fameux "infant" (où "Baby Yoda" comme il fut immédiatement baptisé sur les réseaux sociaux...), qui est tellement choupinet qu'on trépigne de plaisir à chaque fois qu'il apparaît à l'écran : un réflexe quasi primitif du téléspectateur, qui s'apparente quand même plus à la tendresse qui serre notre petit cœur quand nous contemplons des images de chatons sur Facebook qu'à une quelconque empathie pour un personnage de cinéma. Et ça, ça en dit beaucoup sur le niveau de "The Mandalorian".

 

 

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