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Le journal de Pok
17 juin 2018

Revoyons les classiques du cinéma d'animation : "Les Indestructibles" de Brad Bird (2004)

incrediblesBrad Bird, qui n'était en 2004 "que" le réalisateur célébré du "Géant de Fer", fut le premier "étranger" à Pixar à travailler avec les Studios qui s'étaient imposés au cours des années précédentes comme l'indiscutable leader de l'animation 3-D (et qui s'étaient rapprochés de Disney qui assurait la distribution de leurs films), et ces "Indestructibles" constituèrent une première rupture de style : première utilisation d'êtres humains comme héros (la technologie le permettant désormais, à condition de ne pas sortir des codes de la BD), scénario plus adulte qu'enfantin (la première moitié du film, psychologique en diable, laissa nos bambins vaguement endormis), abandon de l'humour typique de la maison, et surtout représentation d'une violence très Post-9/11 (on y utilise des armes à feu, et on y meurt...). Le résultat s'avéra à la fois excitant et même parfois saisissant d'intelligence...

En le revoyant en 2018, alors que le "film de super-héros" est devenu un genre dominant - et, admettons-le, particulièrement repoussant - on est toujours admiratif devant la partie des "Indestructibles" consacrée à la description minutieuse du quotidien des super-héros, qui témoigne d'un basculement de Pixar vers une "postmodernité" du genre, d'une ouverture vers de nouvelles perspectives au-delà des univers clos typiques du dessin animé américain : le portrait malin de cette famille dysfonctionnelle, incapable de prendre en charge leurs émotions en dehors de leur rôle de superhéros, s'avère une jolie réflexion sur l'identité et sur son rapport à l'intimité.

C'est lorsque l'appel de l'aventure arrive, plongeant un à un chacun des personnages dans une fantaisie tonitruante, qui doit beaucoup à l'univers exotique des James Bond première période, que l'on peut regretter que le rythme effréné - tare classique du cinéma d'action US - épuise un peu notre bonne volonté. Néanmoins, l'intelligence formelle d'un graphisme à mi-chemin entre rétro-futurisme et classicisme, ajouté à un scénario riche et complexe, fait des "Indestructibles" un autre classique indémodable du cinéma d'animation. Et un "film de super-héros" largement supérieur aux productions standards de la Maison Marvel !

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